La macrophotographie (souvent appelée « macro-photo » ou « macro » tout court) est le nom usuel de la photomacrographie (c’est le terme normalement consacré). Cette pratique photographique représente, dans l’esprit de nombreux photographes, la photo rapprochée, la photo en très gros plan. Ce n’est pas faux en soi mais en réalité, au sens strict du terme, dans son acceptation scientifique, la macrophotographie a une définition beaucoup plus précise qui ne peut être appréhendée qu’après avoir compris ce qu’on appelle le grandissement.
Le grandissement
En macrophotographie, on ne parle généralement pas de grossissement comme lorsque l’on utilise des jumelles mais plutôt de grandissement. Le terme de grossissement sera plutôt réservé à des images virtuelles : des images non enregistrées qu’un observateur regarde en direct au travers d’un instrument optique comme des jumelles, une longue-vue ou simplement une loupe… Dans ce cas, la taille apparente du sujet fluctuera en fonction de l’œil de l’observateur et des conditions d’observation. A l’inverse, nous allons voir que le grandissement est précisément mesurable puisqu’il se calcule à partir d’une image figée d’un objet lui-même mesurable.
A la limite, nous pourrions utiliser le terme de grossissement lorsque nous regardons la scène à photographier dans le viseur de l’appareil photo avant de déclencher, puis de grandissement une fois la scène figée sur une photo… 🙂 mais peu importe… l’essentiel est de comprendre à quoi correspond la notion de grandissement car c’est elle qui est utilisée pour définir ce qu’est la macrophotographie au sens strict, et qui aussi, nous aidera à comparer l’efficacité des différents accessoires permettant de faire de la photo rapprochée.
Définition
Le grandissement est le rapport de la dimension de l’image enregistrée sur le capteur de l’appareil photo sur la dimension réelle du sujet photographié.
Le grandissement G = Image / Objet
Exemples :
- Si vous photographiez un objet de 2 cm et que l’image de ce même objet mesure 1 cm sur le capteur, alors on a un rapport de grandissement de 1/2 (souvent noté 1:2), ou un facteur de grandissement de 0,5x.
- Si l’image de ce même objet mesure 2 cm sur le capteur, le rapport de grandissement sera de 1/1 (1:1), le facteur de 1x
Mesure
Si vous connaissez la taille de votre capteur, vous pouvez donc très simplement calculer le grandissement selon différentes configurations en photographiant sur toute la largeur une règle millimétrée.
Un exemple sera plus parlant :
Dans la première photo ci-dessus prise avec un appareil photo plein format, vous voyez que sur la largeur de la photo vous avez environ 5,4 cm de règle. Sachant que la largeur d’un capteur plein format fait 3,6 cm de large, alors le rapport de grandissement sera de 3,6 / 5,4 soit 0,67 (1/1,5).
En effet, puisque le sujet (la règle) prend toute la largeur du capteur, l’image du sujet fait donc la larguer du capteur (3,6 cm). Et comme nous avons photographié une règle, nous connaissons aussi la taille réelle du sujet photographié en comptant les centimètres et millimètres sur l’image. Ici nous avons 5,4 cm de règle. Il suffit ensuite d’appliquer la définition du grandissement G = Image / Objet (taille de l’image sur le capteur / taille réelle de l’objet photographié).
Si maintenant, nous comptons 3,6 cm de règle sur la largeur de la photo comme sur la deuxième photo, c’est que notre rapport de grandissement est de 1 (3,6 cm du capteur / 3,6 cm de la règle).
Le vocabulaire des constructeurs
Les constructeurs optiques utilisent généralement le rapport et non le facteur de grandissement, ce qui, soit dit en passant, n’est sans doute pas la formulation la plus explicite : la notation par le facteur se comprend instantanément sans réfléchir alors que celle par le rapport de grandissement demande (pour la plupart des individus normalement constitués 🙂 ), un petit temps de réflexion. Jugez par vous-même :
Rapport et facteur de grandissement | |
---|---|
Rapport | Facteur |
1:10 | 0,1x |
1:5 | 0,2x |
1:4 | 0,25x |
1:3 | 0,33x |
1:2,5 | 0,4x |
1:2 | 0,5x |
1:1,5 | 0,67x |
1:1 | 1x |
2:1 | 2x |
… |
Et pour ne rien arranger, chaque marque a son propre vocabulaire qui, par la magie de la traduction ou peut-être par souci de vulgarisation, est bien loin du terme normalement consacré.
Pour preuve, voici ce que l’on peut trouver dans les manuels ou les fiches techniques des objectifs macro des constructeurs :
- Canon utilise le terme de grossissement à la place de grandissement. La marque parle de grossissement pour le facteur de grandissement (0,5x, 1x) et de rapport de grossissement (1:2, 1:1).
- Nikon parle d’échelle des rapports de reproduction. Le terme grossissement est souvent employé et on peut également trouver l’expression rapport d’agrandissement (et non de grandissement).
- Olympus : chez ce constructeur, les termes « agrandissement » (et non grandissement) et « rapport de reproduction » sont employés.
- Panasonic, là encore, n’utilise pas le terme approprié. Pour cette marque, on trouve les mots agrandissement et aussi grossissement.
- Sigma parle de grossissement et de rapport de reproduction.
- Sony utilise aussi les expressions échelle et rapport de grossissement ainsi qu’agrandissement maximum.
- Tamron parle d’échelle et de rapport d’agrandissement, de grossissement macro mais aussi de rapport de grossissement maximal ou même d’amplification maximale de prise de vue pour le rapport de grandissement de 1:1…
Grandissement et taille du capteur
Plein format Vs APS-C
Pour se rendre compte visuellement ce que représente telle ou telle valeur de grandissement, voici un tableau avec des photos non recadrées prises à différents grandissements avec un appareil photo reflex numérique au format 24x36mm (plein format) et un autre au format APS-C Canon (coefficient de conversion de 1,6 environ).
Sur les photos, vous pouvez voir une règle avec des graduations en centimètres et une pièce de 2 euros (diamètre de 2,5 cm).
Avec ce tableau, vous pouvez remarquer qu’à grandissement égal, l’objet (ici, la pièce de monnaie) apparaît plus grand dans le cadre de la photo avec le boîtier APS-C qu’avec le boîtier plein format. Malgré le même grandissement, avec un APS-C, c’est comme si nous avions fait un zoom, un recadrage dans l’image prise par le plein format (dans notre cas, l’image est agrandie d’environ 1,6x, ce qui correspond au coefficient de conversion de notre APS-C Canon).
L’explication se trouve dans la définition même du grandissement : il s’agit du rapport entre l’image projetée sur le capteur et l’objet photographié. Si un objet de 2 cm fait aussi 2 cm sur le capteur, c’est que le rapport de grandissement est de 1. Mais visuellement le résultat sera différent puisque sur un capteur plein format, l’objet fera 2 cm de large dans un cadre de 3,6 cm de large et sur APS-C nous aurons 2 cm dans un cadre plus petit de 2,25 cm environ. Dans le premier cas, l’objet prendra plus de la moitié du cadre alors que dans le second il prendra presque la totalité du cadre.
Avantage donc aux appareils photos reflex à petit capteur APS-C si vous voulez que votre sujet apparaisse le plus grand possible dans votre image.
Capteurs des compacts et des bridges
A la lumière de la partie précédente, nous pourrions être tentés d’en déduire que plus le capteur est petit plus un même sujet apparaîtra grossi dans l’image et donc que les compacts devraient être les as de la macrophotographie… L’observation faite sur les reflex plein format et APS-C n’est en réalité pas généralisable : avec un compact, en raison de la taille très réduite des capteurs, les focales réelles sont également très courtes : généralement ce que l’on gagne d’un côté en s’approchant très près du sujet, on le perd de l’autre avec des focales très réduites.
Par exemple, sur mon compact Canon Powershot S120 équipé d’un capteur 1/1,7″ (5,7×7,6 mm), le zoom va de 5,2mm à 26mm soit un équivalent au format 24 x 36 mm (plein format) d’un 24-120mm. Avec un capteur encore plus petit comme sur mon Olympus Stylus TG-4 (1/2,3″ soit 6,16 x 4,62 mm), la plage focale va de 4,5 mm à 18,0 mm (équivalent d’un 25-100mm).
Malgré tout, il faut avouer que les appareils à petits capteurs s’en sortent plutôt bien.
Avec un compact, en mode macro, souvent à la focale la plus courte, vous pourrez vous rapprocher très très près de votre sujet afin de le grossir au maximum dans la photo.
Voici par exemple ce que l’on peut obtenir au maximum avec les deux appareils compacts déjà cités.
Nous pouvons constater qu’en raison de la définition même du grandissement, les appareils photos à petits capteurs ne présentent pas des rapports de grandissement très élevés. Pourtant si, par exemple, nous comparons les 2 photos ci-dessus qui ont une valeur de grandissement très proche, la différence visuelle est énorme… le résultat obtenu avec un simple appareil photo compact est impressionnant.
Macrophotographie, proxy-photographie et microphotographie
Maintenant que nous savons à quoi correspond le grandissement, voyons en quoi il nous aide à définir la macrophotographie.
La définition scientifique de la macrophotographie
Les valeurs de grandissement nous permettent de définir de manière scientifique la macrophotographie, proxy-photographie et microphotographie :
- On parle de macrophotographie à partir d’un grandissement de 1 et plus : donc à partir du moment où l’image du sujet sur le capteur est au moins aussi grande que sa taille réelle.
- Il est également généralement admis que pour les facteurs de grandissement compris entre 0,1 (cette limite inférieure peut légèrement varier selon les sources) et 1, il s’agit de proxy-photographie (également écrit proxiphotographie ; les deux orthographes avec un i ou un y se retrouvent avec ou sans tirets…).
- Pour l’anecdote, au-delà d’un facteur de grandissement de 10, il s’agit de microphotographie qui rassemble les techniques photographiques utilisant un microscope.
Voici un petit tableau récapitulatif des termes de photographie rapprochée avec leur correspondance de grandissement.
Appellation | Facteur de grandissement | Rapport de grandissement |
---|---|---|
Proxy-photographie | 0,1 à 1x | 1:10 à 1:1 |
Macrophotographie | 1 à 10x | 1:1 à 10:1 |
Microphotographie | 10 x et plus | 10:1 et plus |
A la lumière de ces explications, nous pouvons maintenant définir ce qu’est un véritable objectif macro : il s’agit d’une focale fixe qui permet d’atteindre un facteur de grandissement d’au moins 1.
Sachez que beaucoup de zoom transtandards sont affublés du terme « macro » mais en réalité il ne s’agit aucunement d’objectifs macro au sens strict du terme puisqu’ils ne permettent pas d’atteindre le grandissement de 1. Avec ces objectifs vous pourrez faire uniquement de la proxy-photographie (et c’est déjà bien).
De même, l’activation de la position macro sur les appareils bridge ou compact, autorise une distance minimale de mise au point très courte, mais ne permet pas de faire de la macrophotographie au sens scientifique du terme.
Cette définition de la macrophotographie à partir du grandissement à l’avantage d’être rigoureuse et ne laisse pas place à interprétation. Elle est particulièrement intéressante pour comparer des méthodes de photos rapprochées appliquées à des appareils avec un capteur de mêmes dimensions. Par contre, elle montre vite ses limites si l’on souhaite comparer les performances des appareils avec des capteurs de tailles différentes. Nous l’avons bien vu dans la partie précédente, en confrontant des photos prise avec un reflex et un compact.
A la lumière de cette définition, refaisons une comparaison :
Dans cette acception scientifique, la première photo prise sur un appareil photo plein format avec un objectif macro au rapport 1:1 est une macrophotographie. Quant à la deuxième photo, faite sur un petit capteur, elle présente un rapport de grandissement qui la classe dans la proxy-photographie… et pourtant vous pouvez constater que la seconde photo montre la règle en très gros plan alors que sur la première, la règle apparaît bien plus petite…
La définition usuelle de la macrophotographie
Toutes ces raisons évoquées plus haut expliquent sans doute l’existence d’une autre définition beaucoup plus large de la macrophotographie.
Avec cette deuxième définition, on parlera de macrophotographie lorsque le sujet affiché sur écran ou imprimé sur un support apparaît plus grand que sa taille réelle. C’est plutôt dans ce sens, que les constructeurs d’appareils photo et d’objectifs utilisent le terme « macro » pour les appareils compacts, bridges ou pour certains zooms.
Contrairement à la définition précédente, la qualification de prise de vue macro ne pourra pas être attribuée dès la prise de vue mais sera dépendante de la destination finale de l’image : une même photo pourra donc être considérée comme une macrophotographie ou non. Ce sera de la macro si le sujet sur l’image (tirage photo, affichage sur écran) apparaît aux yeux de l’observateur plus grand qu’il n’est en réalité.
Là encore cette acception trouve vite ses limites : si l’on pousse plus loin le raisonnement précédent, cela voudrait par exemple dire que la plupart des affiches publicitaire en 4 par 3 relèvent de la macrophotographie (produits, mannequins plus grands que la réalité…à part si la publicité présente une voiture ou un camion 🙂 ) alors qu’à la prise de vue absolument aucune des techniques associées à la macrophotographie n’aura été utilisées…
Si aucune des définitions n’est véritablement satisfaisante, finalement, l’essentiel c’est sans doute que les photographes se comprennent entre eux lorsqu’ils parlent de macrophotographie : la compréhension est somme toute assez intuitive… ils parlent tous de photographie rapprochée où l’on met en avant un monde que nous n’avons pas l’habitude d’observer couramment. Un peu comme si l’on prenait une loupe pour examiner ce qui nous entoure de beaucoup plus près.
Selon moi, ce que l’on met derrière le terme de macrophotographie n’est pas fondamental… ce qui m’importait surtout ici, c’était que vous compreniez la notion de grandissement qui est couramment utilisée par les fabricants d’optiques et permet de comparer entre eux différents matériels et techniques macro (je l’utiliserai d’ailleurs dans les prochains articles traitant du sujet).
Et vous ?Avez-vous déjà fait de la macrophotographie ? Attention c’est une question piège dont la réponse dépend de la définition que vous retenez 🙂 Est-ce que ce domaine de la photographie vous intéresse ? Êtes-vous déjà équipé pour faire de la macrophoto, de la proxiphoto ?
Encore un article très bien documenté et expliqué, sur un sujet qui m’attire depuis pas mal de temps mais que je n’ai encore pas abordé.
Toutes ces informations me seront utiles le moment venu.
@bientôt.
Très bon article et très bien documenté.
Merci Hervé.
Très bon article qui aide a bien comprendre le sens des différentes interprétations et qui n’en explique pas moins la vrai définition. Merci Hervé.
Merci à vous 3 🙂
J’utilise un Olympus E-30 le confort d’une PDC importante est un régal avec le 50 mm.
Un vieil 135 mm argentique avec des bagues allonge a repris du service, dommage que la mise au point soit peu aisée.
Merci Hervé.
Oui ce qui peut paraitre un désavantage dans certains domaines (difficulté d’avoir un jolie flou d’arrière plan en portrait par exemple), peut s’avérer un avantage dans d’autre situations (profondeur de champ plus importante en macro…). Chaque type d’appareil présente ses avantages et inconvénients… à nous de connaitre notre matériel pour l’utiliser au mieux et en tirer le meilleur selon les photos recherchées 🙂
Pour ce qui est de la mise au point, vous le savez peut être déjà mais en macro, très souvent on privilégie la mise au point manuelle : avec des bonnettes ou des bagues allonges la zone de travail étant limitée et la profondeur de champ très réduite, il est généralement plus facile de trouver le point de netteté maximale en bougeant l’appareil très doucement d’avant en arrière (c’est le buste qui bouge) plutôt qu’en agissant sur la bague de mise au point (on fait juste une premier réglage assez grossier puis ensuite on ne touche plus à la bague mais on affine en bougeant).
Je vais faire un ou deux articles sur les bonnettes macro, j’en reparlerai à cette occasion.
Oui, bien sûr la mise au point est dégrossie et l’on déplace l’APN pour affiner. Pour les objectifs anciens la mise au point est faite à pleine ouverture le plus souvent ce qui limite le confort d’utilisation, il vaux mieux réserver ces objectifs aux sujets statiques.
Merci Hervé, super !
très bon article très explicite
Cet article est un véritable article de référence sur le sujet, bravo. En fait sur mon blog je mets quelques photos d’insectes qui ne sont que des photos rapprochées, mais qui recadrées et agrandies, deviennent des macrophotographies
Bonjour et merci pour cet article !
Je souhaite utiliser la macrophotographie pour un domaine bien particulier : la photographie de négatif argentique (que je souhaite donc numériser pour les inverser ensuite). J’ai déjà utilisé une bague allonge sur un vieil objectif en M42, malheureusement la photo du négatif semble avoir un gros vignettage et une dérive colorimétrique. Acheter un objo macro est-elle la seule solution ?
Bonjour,
J’avoue je suis assez sceptique sur la solution de photographier un négatif, même avec un objectif macro.
Vous allez rencontrer plusieurs difficultés, notamment :
● mise en place fastidieuse pour que le négatif soit parfaitement parallèle au capteur (surtout si votre négatif est bombé comme cela peut arriver parfois),
● risque de reflets et de brillances, d’éclairage non uniforme,
● nécessité de redresser, recadrer et rétablir le parallélisme s’il n’est pas parfait à la prise de vue…
J’ai malgré tout trouvé ce tutoriel qui pourrait peut-être vous intéresser afin de limiter certains des problèmes évoqués plus haut :
http://www.posephoto.net/2013/06/tutoriel-numeriser-ses-negatifs-soi-meme-sans-scanner.html
Personnellement, surtout si vous avez de gros volumes de négatifs à numériser, je m’orienterai plutôt vers l’utilisation d’un bon scanner qui devrait donner des résultats satisfaisants beaucoup plus facilement (même si un travail de post-traitement sera également nécessaire). Dans cette optique, vous pourriez :
● rechercher un club informatique bien équipé. La numérisation de négatifs et diapos est une demande courante. Si vous devenez adhérent (en payant la cotisation), vous pourrez être conseillé et surtout utiliser du matériel adapté pour ce type de travail.
● vous tourner vers un professionnel qui fait ce travail (le prix est à mettre en parallèle avec votre propre investissement en temps et éventuellement en argent).
● acheter un scanner pour faire vous-même ce travail…
Petite mise à jour pour ajouter les termes utilisés par Olympus et Panasonic pour parler de la notion de grandissement.
Bonjour,
Je suis tombé par hasard sur cet article. Un peu hard pour ma vielle cervelle de 71 ans, mais, en faisant un peu attention, on comprend très bien.
Merci
Comme quoi le hasard fait plutôt bien les choses 🙂
Merci pour votre commentaire !
Macro – Quelques considération sur le fameux rapport 1:1
Influence de la taille du capteur et du nombre de pixels du capteur
Le rapport 1:1 est défini par la capacité d’un objectif de conserver les dimensions de l’objet photographié sur le capteur. Ainsi, par exemple, un objet de 36mm rempli la largeur d’un capteur plein format.
1er point : il s’en suit qu’un objectif macro 1:1, définit pour du plein format, devient un objectif macro encore plus performant sur un appareil demi format, permettant de gagner un rapport 1,4. C’est en réalité un objectif macro 0,67:1.
2ème point : prenons un appareil plein format de 24Mpixels, et un demi-format de 24Mpixels également. L’objet de 36mm cadré bord à bord sur le 18*24 ne mesure plus que 24mm sur le capteur. On serait alors à un rapport 36/24=1,5:1 selon la sacrosainte définition, alors que l’on obtient en fait 2 images totalement identiques sur chaque appareil !
3ème point : prenons 2 appareils 24*36, l’un de 25Mpixels et l’autre de 50Mpixels. Selon la définition, l’un et l’autre est équivalent quant à ses capacités macro apportées par l’objectif de rapport 1:1. Pourtant, à résolution identique de 25Mpixels, l’appareil de 50Mpixels permet un grossissement supérieur de 1,4, soit comparativement un rapport 0,71:1. Le nombre de pixels du capteur met encore une fois bien à mal la définition du rapport 1:1 !
Merci pour vos précisions. Cela va en effet dans le sens de cet article et de sa conclusion.
Article vraiment très intéressant mais qui me laisse sans réponse à la question que je me pose.
J’utilise un objectif Laowa 50mm supermacro 2:1 sur un Olympus OM-D em10 mk3 (capteur micro 4/3 donc).
Mes photos à distance de mise au point minimale sont donc macro avec un grandissement de 2:1 mais comme je suis sur capteur micro 4:3 la restitution visuelle du tirage est « équivalente » à un grandissement de 4:1 sur capteur plein format.
Comment puis-je nommer ce grandissement? quand je parle de grandissement relatif de 4:1, les « pros » de la photo me disent que non (et c’est surement vrai) mais du coup comment appeler ce rapport de 4:1?
Oui vous avez raison, il est intéressant et nécessaire (notamment lorsque l’on choisit du matériel) de pouvoir comparer ce que donne visuellement un même rapport de grandissement sur différentes tailles de capteurs et pour cela je pense que le plus simple est d’adopter la même approche que pour la focale que l’on donne en équivalent 24x36mm lorsque le capteur n’est pas un plein format, pour avoir une idée du cadrage obtenu.
Dans cette logique, il me semble que l’on peut se permettre (ce n’est que mon avis) de parler de « rapport de grandissement en équivalent 24x36mm ». D’ailleurs certains fabricants donnent l’information de cette manière dans des fiches de présentation : par exemple, sur le site Olympus, dans les spécifications de l’objectif macro 60mm, il est dit « Grossissement image maximum : 1,0x (Micro Four Thirds) / 2,0x (35mm format) ». Idem pour Panasonic qui parle de « Magnification maximal : Approx. 1.0x / 2.0x (équivalent 35mm) » (pour ses objectifs macro 30 et 45mm pour APN micro 4/3).
Finalement, là encore il est question de cadrage plus ou moins serré en fontion d’une focale ou du rapport de grandissement intrinsèque d’un objectif donné.
Donc si l’on parle de rapport de grandissement sans autre précision, il s’agit de la définition scientifique expliquée dans cet article et si l’on parle de grandissement en ajoutant « en équivalent 24x36mm » il s’agit plus en réalité d’avoir une idée du cadrage que cela donne, du rapport de grandissement que ce même objectif aurait donné s’il avait pu être monté sur un appareil à capteur 24x36mm.
Après tout, c’est comme la focale, scientifiquement, optiquement parlant il existe qu’une seule focale pour un objectif donné, mais pour s’y retrouver (et faire des comparaisons) avec ces différentes tailles de capteurs et avoir une idée du cadrage que cela va donner, on a bien été obligé de ramener à une référence connue (en l’occurrence un capteur 24×36 mm).
D’autres photographes préféreront peut-être dire : « mon objectif 50mm me permet d’obtenir un rapport de grandissement 2:1 et comme il est monté sur un appareil à capteur 4/3 il cadre comme un 100mm en équivalent 24x36mm »… ce qui revient à dire, mais en plus long, « cet objectif me donne un rapport de grandissement de 4:1 en équivalent 24x36mm ».
Après ce sont juste des manières de s’exprimer, finalement peu importe, l’essentiel est d’arriver à se comprendre entre photographes, de s’y retrouver et de savoir concrètement ce que va donner la photo avec tel ou tel matériel !
Merci beaucoup. Comme dans toute discussion l’expression est juste mais la compréhension dépend du degré de réceptivité de la personne en face. Certains sont trop obtus pour comprendre ce que l’on veut dire…
Article vraiment très intéressant et éclairant.
Je pense cependant qu’il y a aussi une autre façon de réfléchir, particulièrement quand on veut comparer un format 35 mm et un APS-C, mais aussi 2 appareils de mêmes format.
On peut se concentrer sur la définition du capteur, donc son nombre de pixels.
Je prends un exemple sur lequel je réfléchis en ce moment:
J’ai un plein format Sony A7RIII et j’envisage d’acheter un APS-C SONY A6700.
Qu’est-ce que ça va donner en macro. Quel sera le facteur de « grandissement ».
Est-ce que ce sera x1,5 utilisé pour calculer la « focale équivalente 35mm » en APS ?
En fait pas du tout car les définitions de ces capteurs ne sont pas les mêmes:
– 42,177 Mpixels pour le A7RIII FF
– 25,560 Mpixels pour le A6700 APS-C.
Je passe sur les calculs, le résultat c’est que:
– l’A7RIII a 221 pixels par mm de capteur
– l’A6700 en a 266, toujours par mm de capteur.
Comme effectivement au rapport 1:1 1cm d’objet donne 1 cm d’image sur le capteur,
Le facteur réel de grandissement sera de 266/221 = environ 1,2 seulement !
Et si j’avais fait la comparaison avec le Sony A7III (capteur plein format de 24 Mpixels: 6000 x 4000), son capteur a 167 pixels par mm.
Le rapport de grandissement serait donc de 266/167 = presque 1,6 !
Bien sûr on ne parle pas de la qualité de l’image qui dépend de la surface de chaque pixel du capteur. Ici les pixels du A7RIII étant un peu plus grand que ceux de l’A6700, l’image sera un peu meilleure en basse lumière surtout et encore plus pour le A7III dont les pixels sont très grands (sans tenir compte de l’amélioration des capteurs qui peut compenser un peu).