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La photo en hiver : se protéger du froid

Si en tant que photographe, il est important de prendre certaines précautions pour protéger votre matériel photo, vous conviendrez aussi, j’en suis sûr, qu’il est également indispensable de bien vous protéger du froid. Même un bon photographe deviendra un photographe médiocre, voire mauvais, s’il souffre trop du froid : mains gelées, frissons, tremblements, réactivité et concentration en berne… bref, si le photographe est mal protégé contre le froid, le taux de photos réussies a de forte chance de chuter avec la température 🙂

Dans cet article, nous allons comprendre ce qui se passe quand notre organisme lutte contre le froid, et surtout, je vais vous donner plein de conseils pour affronter dans les meilleures conditions le froid de l’hiver. Si certaines astuces s’adresseront plus spécifiquement aux photographes, la plupart des recommandations de cet article seront valables pour tous, photographes ou non (une fois n’est pas coutume, il s’agit donc d’un article assez généraliste).
Photo en hiver : comment bien se protéger du froid

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Comment l’organisme lutte contre le froid ?

Partant du principe qu’un photographe est fait sur le même moule que n’importe quel être humain (si, si il me semble que ça été prouvé scientifiquement 🙂 ), l’homme, avec ou sans appareil photo, est une espèce vivante dite « homéotherme » . Concrètement, cela signifie que pour vivre, il est impératif que notre température interne soit stable. En effet, nos organes vitaux (cœur, poumons, reins, appareil photo… oups, non, vous pouvez oublier le dernier) ne fonctionnent normalement qu’entre 36,1 et 37,8 ° C (la fourchette de température peut légèrement varier selon les sources). Autrement dit, l’homme, y compris l’homo photographus, est un mammifère à sang chaud.

Cela signifie que si la température de notre corps descend en dessous de la température de bon fonctionnement de l’organisme, nous risquons de subir de nombreux désagréments qui pourront aller jusqu’à la perte de membres et même jusqu’à la mort par arrêt cardiaque (dans les deux cas, vous avouerez, une perspective non propice à notre production photographique)… mais heureusement, avant d’en arriver à cette funeste éventualité, notre organisme sait se défendre !

Face au froid, en particulier si nous sommes mal protégés (nous verrons plus loin comment bien se vêtir), notre corps va mettre en place différentes stratégies plus ou moins efficaces pour lutter contre le refroidissement. On peut distinguer les mécanismes pour augmenter la chaleur corporelle et ceux pour réduire les déperditions de chaleur.

Les réactions du corps pour produire plus de chaleur

Si la température extérieure est très basse et que nous sommes mal couverts, notre corps devra fournir de la chaleur (brûler des calories) pour maintenir sa température interne.

L’augmentation du métabolisme cellulaire

La production de chaleur par l’organisme chez l’homme (et les animaux… et aussi les photographes…) s’appelle la thermogenèse. Face au froid, notre cerveau va commander au corps d’utiliser les réserves énergétiques contenues dans les tissus adipeux. Plus précisément, des études récentes(1) ont montré que ce sont les graisses brunes qui jouent un rôle essentiel. Il y a encore quelques années, les scientifiques pensaient que cette graisse brune, très présente chez le nouveau-né et les mammifères hibernants, n’était plus présent chez l’homme à l’âge adulte. En fait elle est toujours présente, en petite quantité (elle représente environ 5% de la graisse de notre corps). Elle se trouve essentiellement dans le cou, au-dessus des clavicules, près de la colonne vertébrale et du cœur.
Ce tissu adipeux contient en grande quantité des mitochondries (à l’origine de la couleur brune) qui sont de véritables petites usines à chaleur. Lorsque le corps est exposé au froid, les graisses brunes génèrent un maximum de chaleur en brûlant leur propre gras. En revanche, elles semblent peu utiliser (à hauteur de seulement 1% environ) le gras alimentaire.

(1) Plusieurs études (depuis 2012 et une plus récente en 2017) ont été menées sur la graisse brune par le Dr André Carpentier (endocrinologue, professeur-chercheur et expert de l’imagerie moléculaire métabolique) et ses collaborateurs. Source principale : article sur le site de l’université de Sherbrooke (Canada) intitulé Un regard inédit sur la graisse brune, ce tissu unique.

Les frissons

Si la production de chaleur par la graisse brune ne suffit pas, alors un autre mécanisme de défense contre le froid se met en route : le corps va produire de la chaleur par les muscles en frissonnant.
Les frissons sont des contractions involontaires rapides (environ 5 à 10 contractions par seconde) des muscles striés squelettiques (les muscles permettant de faire bouger le corps comme les biceps, les quadriceps ou les abdominaux…). Ces contractions musculaires généralisées (des pieds à la tête) sont globalement efficaces à court terme puisqu’elles engendrent environ 3 à 5 fois plus de chaleur que lorsque nous sommes au repos. Toutefois, cette activité musculaire intense est très énergivore et ne peut être maintenue très longtemps (selon les sources, maximum 1 à 3 heures). Les tremblements cessent d’eux-mêmes lorsque les réserves glucidiques (le glycogène contenu dans les muscles) sont épuisées.

En tant que photographe, si vous avez froid au point d’être parcouru de frissons, prendre des photos nettes devient alors mission impossible… sans compter aussi le risque pour votre matériel en raison des tremblements involontaires qui rendent très délicate toute manipulation un peu précise.

Les réactions du corps pour garder sa chaleur

En plus des mécanismes de production de chaleur que nous venons de voir, le corps peut également réagir afin de minimiser l’impact du froid.

La chair de poule

Photo en hiver - Se protéger du froid : le reflex de la chair de poule (photo d'illustration, une poule dans la neige) La chair de poule ou horripilation (c’est le terme médical) est un réflexe du corps qui, par contraction des muscles érecteurs (ceux qui relient la peau aux poils), hérisse les poils à la surface de la peau afin de créer une couche d’air isolante. Les poils redressés sont censés capturer l’air (qui est un excellent isolant thermique) et réduire ainsi la déperdition de chaleur par le contact direct de la peau avec l’air froid.
Mais contrairement à nos très lointains ancêtres qui étaient très poilus, de nos jours, la faible pilosité de l’homme rend ce mécanisme de défense contre le froid bien peu efficace (dans les faits, très peu d’air est emprisonné par les poils).

La vasoconstriction ciblée

Si l’organisme est exposé au froid, les vaisseaux sanguins de nos mains et de nos pieds vont se contracter (c’est la vasoconstriction) afin de minimiser les déperditions de chaleur et amener le sang en priorité à nos organes vitaux (cœur, poumons, cerveau, foie, pancréas et reins). Dans les cas d’une exposition à un froid intense et prolongé, les zones périphériques peuvent même ne plus être alimentées du tout. La peau devient alors blanche (en raison de l’absence de sang) et cela peut aller jusqu’à la perte des extrémités (amputation)…
Dans ce type de situation désespérée, le corps se met en mode survie : il donne la priorité aux organes vitaux (zones de la tête et du thorax) au détriment des autres parties du corps…

Les risques directement liés au froid

Je ne pense pas que les photographes qui me lisent seront un jour confrontés aux situations extrêmes évoquées ci-dessus et à celles que je vais vous décrire dans ce chapitre, mais je profite quand même de cet article pour faire un peu de prévention et d’information. Il parait qu’un homme averti en vaut deux… je suppose que c’est pareil pour un photographe 🙂

Quels sont les risques principaux

Je ne parlerai pas ici des risques de chutes qui accompagnent souvent le froid (neige, verglas…), mais bien des conséquences du froid sur l’organisme.

En médecine, on considère que l’organisme commence réellement à souffrir du froid quand la température interne centrale descend en dessous de 35° (ou moins de 36° selon les sources) : on parle alors d’hypothermie.

Voici un tableau (1) qui met en parallèle la température corporelle et les symptômes associés.

Température Symptômes
Neurologiques Circulatoires/cardiaques Autres
Pas d’hypothermie (37 à 35 °C) Conscience intacte Frissons intermittents
Hypothermie légère (35 à 32°C) Baisse de la vigilance Accélération du rythme cardiaque (tachycardie)
Hypertension artérielle
Frissons permanents
Peau, extrémités froides
Hypothermie modérée (32 à 28°C) Etat de conscience altéré (hallucinations, délire…) pouvant évoluer vers le coma
Abolition des réflexes (2)
Diminution du rythme cardiaque (bradycardie)
Hypotension artérielle
Hypoventilation alvéolaire (3)
Disparition des frissons
Cyanose des extrémités (4)
Hypothermie sévère (28 à 24°C) perte de connaissance (coma) Troubles du rythme cardiaque avec risque élevé de fibrillation ventriculaire (5) Fort ralentissement de la respiration (bradypnée extrême), voire arrêts temporaires de la respiration (apnée).
Rigidité musculaire (6)
Hypothermie profonde (inférieure à 24°C) Coma évoluant vers la mort (7) Etat de mort apparente, évoluant vers l’arrêt cardio-respiratoire
(1) Ce tableau fait la synthèse de différentes sources dont la principale est un document du Collège National des Enseignants de Réanimation.
(2) Réflexe : au niveau médical, réponse motrice (entraînant un mouvement), brève, instantanée et involontaire de l’organisme, à un stimulus.
(3) Hypoventilation alvéolaire : baisse des échanges gazeux au niveau des alvéoles pulmonaires qui provoque une diminution de la quantité d’oxygène présente dans le sang.
(4) Cyanose : la peau prend une coloration bleutée (ou cyan, d’où l’origine du terme) en raison d’un manque d’oxygène dans le sang circulant dans les vaisseaux capillaires de la peau. Cette coloration bleutée ou mauve est généralement rapidement visible au niveau des ongles et des lèvres.
(5) Fibrillation ventriculaire : le cœur bas plus vite de manière irrégulière et n’assure plus efficacement son rôle.
(6) L’aspect extérieur du corps s’apparente à celui d’un cadavre à partir de 26°C.
(7) Des cas de réanimations exceptionnelles ont été rapportés après constatation de températures proches de 15 °C.

En accélérant le métabolisme, en sollicitant plus le cœur, le froid augmente les risques de pathologies cardiovasculaires. La baisse de la température interne centrale provoque l’hypothermie et les symptômes associés. Par son action directe, le froid peut également provoquer des engelures et même des gelures.

Les engelures et gelures apparaissent suite à un grave refroidissement des extrémités.

  • On peut souffrir d’engelures sans pour autant que la température soit inférieure à zéro : avec le froid (surtout s’il est combiné au vent et à l’humidité), les vaisseaux sanguins vont se contracter et les extrémités (principalement les doigts de pieds et de mains, mais aussi le nez et les oreilles) sont moins irriguées et donc plus froides. L’organisme va alors envoyer plus de sang vers ces parties du corps pour essayer de les réchauffer, mais à cause du rétrécissement des vaisseaux, le sang va mal circuler et provoquer des inflammations plus ou moins douloureuses (démangeaisons, brûlures).
  • A l’inverse de l’engelure, la gelure est toujours associée à une température en dessous de zéro degré. L’action du froid intense peut aller jusqu’à provoquer le gel des tissus plus ou moins profondément et donc la mort des cellules par cristallisation de l’eau intracellulaire (nécrose nécessitant l’amputation).

Photo en hiver : ce qui se passe dans le corps quand il fait froid (infographie de l’agence nationale de santé publique)

Comment reconnaître les premiers signes d’une hypothermie ou de gelures

Les principaux signes visibles d’une hypothermie sont (avant une perte éventuelle de conscience) :

  • Au niveau de la peau : au début, des rougeurs aux extrémités puis la pâleur (tâches blanchâtres) ou la cyanose (coloration bleutée, visible en premier au niveau des ongles et des lèvres), des sensations de brûlure ; extrémités très froides.
  • Au niveau des gestes et des ressentis : les frissons (attention, au début seulement), l’engourdissement, la somnolence, le manque de coordination et d’équilibre.
  • Au niveau de l’attitude : diminution importante de la capacité d’attention (vigilance en baisse), élocution ralentie, propos incohérents, hallucinations…
  • Autres signes : dilatation des pupilles.

Comme nous venons de le voir, les premiers symptômes visibles au niveau des extrémités sont généralement le signe d’une hypothermie : l’organisme choisit en quelque sorte de « sacrifier » les extrémités (mains, pieds, oreilles, nez) pour préserver les organes vitaux : après la phase éventuelle des rougeurs, la peau devient pâle, blanchâtre (signe d’un manque d’irrigation par le sang) avec un aspect un peu cartonné. Il y a engourdissement et perte de la sensibilité. Peu à peu, la peau va se cyanoser et prendre une teinte bleutée (manque d’oxygène). Au stade final, les extrémités deviennent gris-violet voire noire (nécrose des tissus).

Photo en hiver : les signes annonciateurs de l'hypothermie et des gelures (infographie de l’agence nationale de santé publique)

Comment y faire face

Ici, je ne parle pas prévention (voir la partie suivante), mais simplement j’essaye de vous transmettre quelques conseils si vous êtes confrontés aux problèmes listés ci-dessus. Bien sûr, si vous (ou un ami photographe) êtes confrontés à certains des symptômes graves décrits ci-dessus, l’idéal est de se rendre rapidement aux urgences pour être pris en charge par un médecin.

Si les signes de refroidissement sont peu importants ou même en attendant l’aide de professionnels de la santé, vous pouvez tout de même effectuer certains gestes.

Dans la mesure du possible, le premier réflexe devraient être de quitter le lieu exposé au froid pour s’abriter dans un lieu chauffé.

Il faudra éventuellement retirer les vêtements mouillés ou humides et les remplacer par des vêtements secs et/ou couvertures chaudes en prenant soin de particulièrement protéger le tronc (abdomen et thorax) et la tête (couverture ou bonnet).

Photo en hiver - se protéger du froid : se réchauffer (photo d'un feu de bois) Que ce soit en cas d’hypothermie ou de gelure, le réchauffement doit se faire progressivement (les spécialistes disent qu’idéalement, il faudrait réchauffer la personne à la vitesse inverse de celle de son refroidissement, à raison d’un maximum de 1° C par heure). Autrement dit, il faut éviter les chocs thermiques : par exemple, la personne en hypothermie devra se tenir assez éloigné d’un feu de cheminée ou d’un chauffage…
En particulier dans le cas de gelures, éviter l’eau bouillante ou l’utilisation d’une bouillotte pour réchauffer les parties touchées. Il est tout de même envisageable de prendre un bain chaud, mais dans ce cas, attention, la température devra être raisonnable (une eau aux alentours de 38 ° C est suffisante). Autre mise en garde : si l’on commence à réchauffer une gelure, il faut être sûr de pouvoir la maintenir au chaud pendant plusieurs heures car une nouvelle exposition au froid serait dommageable.
Évitez également de frotter ou masser les engelures et gelures (l’action mécanique risquerait d’endommager encore un peu plus les tissus déjà fragilisés).

En revanche, prenez (ou donnez) une boisson chaude non alcoolisée (évitez le vin chaud) pour vous réchauffer.

Comment bien s’habiller pour se protéger du froid ?

Pour éviter les risques associés au froid, une seule attitude : anticipation et prévention !
Évidemment, nous ne sommes pas égaux face au froid : quelqu’un de bien en chair et de très poilu ressentira moins les effets du froid qu’un maigre glabre (peu poilu) 🙂
Mais bon, pas de panique si vous êtes plutôt un photographe dans la seconde catégorie ou que les températures sont vraiment très basses, il y a des solutions pour se protéger au mieux du froid

De l’importance de bien se couvrir

Photo en hiver - se protéger du froid : photo d'un yak au Népal avec sa fourrure épaisse A la base, l’être humain (y compris le photographe), contrairement à la plupart des mammifères, est plutôt mal pourvu pour affronter le froid : sans vêtement, autant dire que nous ne tiendrions pas longtemps en plein hiver ! Peu de poils, encore moins de fourrures… sans même parler de pudeur, dans les régions tempérées et froides, se couvrir est donc une question de survie ! Si notre corps est mal protégé, notre chaleur corporelle va rapidement s’échapper sous forme de rayonnements infrarouges : un échange thermique s’opère du chaud vers le froid, de notre peau vers l’air qui l’entoure. Se couvrir permet de créer une couche isolante qui va empêcher le contact direct de l’air froid avec la peau et donc de réduire les déperditions de chaleur.

On lit et on entend souvent que près de 40 à 50% (parfois même plus selon les sources) de notre chaleur corporelle se perd par la tête ! Un chiffre particulièrement effrayant, surtout si vous n’avez aucun cheveu sur la tête pour vous protéger un minimum 🙂 . Cette allégation proviendrait en fait d’une étude menée par l’armée américaine dans les années 50 et reprise en 1970 dans un manuel de survie de cette même armée qui recommandait vivement de se couvrir la tête par temps froid, car « 40 à 45% de la chaleur corporelle » est perdue par la tête. L’expérience américaine à l’origine de ce texte avait exposé à des froids extrêmes des cobayes volontaires équipés d’une combinaison de survie, mais ne portant rien sur la tête… dans ces conditions, la perte de chaleur était en effet concentrée sur la partie non protégée. Si ces mêmes hommes avaient subi la même épreuve en maillot de bain, alors, selon des scientifiques contemporains, la perte de chaleur par la tête aurait été de l’ordre de 10% maximum(1). Ou bien encore, si la tête avait été couverte, mais que les hommes avait été pieds nus ou bien torse nu, des chiffres similaires à ceux avancés pour la tête auraient été trouvés pour ces autres parties du corps.
En d’autres termes, on ne perdrait pas plus de chaleur par la tête que par une autre partie du corps. Cependant, comme la tête, le visage et la poitrine sont plus sensibles que le reste du corps aux changements de température, nous avons certainement l’impression que les protéger a un impact sur la préservation de la chaleur plus fort qu’il ne l’est en réalité. Pour les scientifiques, la perte de chaleur est simplement, à peu de chose près, proportionnelle à la surface de la zone exposée au froid.

En conclusion, la chaleur de votre corps s’échappera prioritairement des parties mal protégées de votre corps… donc, si vous devez affronter le froid et voulez perdre le moins possible de votre chaleur corporelle, couvrez-vous tout le corps de haut en bas !

(1) Source principale pour cette partie, The Guardian : Scientists debunk the myth that you lose most heat through your head.

Les facteurs aggravant la sensation de froid

Un froid sec sans vent sera beaucoup plus supportable qu’un froid accompagné d’humidité et de vent. Nous avons tous pu le constater.

Le vent

Photo en hiver - Se protéger du froid : le vent, facteur agravant de la sensation de froid (photo d'illustration, sommet de montagne enneigé et venté) A cause du vent, l’air qui pourrait se réchauffer au contact de la peau, reste froid. Le corps lutte donc en permanence sans réussir à augmenter la température de la pellicule d’air qui l’entoure. Dans ces conditions, notre organisme va donc perdre plus rapidement sa chaleur.
Au niveau des sensations, la température ressentie sera donc bien inférieure à la température réelle s’il y a du vent. Une formule mathématique permet de calculer la température ressentie (aussi appelée l’indice de refroidissement éolien) à partir de la température de l’air sous abri (sans vent) et de la vitesse du vent. Par exemple, avec une température de 0° C, un vent de 20 km/h donnera une température ressentie de -5° C : la sensation de froid et les effets associés seront donc comparables à ceux que vous pourriez éprouver avec une température de -5° C par temps calme (sans vent). Et si la température est plus basse, mais que la vitesse du vent est constante, l’effet sera encore plus prononcé : à -5° C et un même vent de 20 km/h, la température ressentie sera de -12 °C ! Autrement dit, plus il fait froid et plus l’impact du vent se fera sentir comme le montre le tableau ci-dessous :

Photo en hiver : l'effet du vent sur la température ressentie

L’humidité

Photo en hiver - Se protéger du froid, de l'humidité et de la pluie (photo d'illustration, forte pluie) Comme le vent, l’humidité va augmenter la sensation de froid. En effet, l’eau étant beaucoup plus dense que l’air, notre organisme perdra beaucoup plus de chaleur à son contact (les molécules sont plus rapprochées et il faudra plus d’énergie pour les agiter, les réchauffer et en plus le transfert de chaleur vers les molécules plus éloignées du corps sera également plus rapide que dans un air sec).

Comme avec le vent, il va donc falloir s’en protéger au maximum en ayant bien conscience que si le problème d’humidité peut être occasionné directement par l’air ambiant (atmosphère humide, pluie, neige), il peut également tout simplement venir de votre propre transpiration. Si vos vêtements sont mouillés (que ce soit par la pluie, la neige ou votre propre sueur qui se condense sous vos vêtements), la sensation de froid et la perte de chaleur corporelle sera beaucoup plus intense… il faudra, dans la mesure du possible, trouver de quoi vous changer le plus rapidement possible.

Une fois que l’on connait les conséquences du vent et de l’humidité, on comprend alors toute l’importance de bien se vêtir pour s’en prémunir avec des vêtements adaptés. C’est ce que nous allons le voir dans la partie suivante.

Portez plusieurs couches de vêtements

Photo en hiver - Se protéger du froid : photo d'illustration, stalactites de glace Pour lutter contre le froid, plutôt que de porter un seul gros pull, il est beaucoup plus efficace de porter plusieurs couches de vêtements. En effet entre chaque couche de vêtement, l’air emprisonné constitue un isolant très performant car il présente une faible conductivité thermique (capacité à transmettre la chaleur). Le principe est tout à fait comparable aux fenêtres à double ou triple vitrage qui améliorent grandement l’isolation thermique par rapport à un simple vitrage.

L’autre avantage de porter plusieurs couches c’est qu’en fonction des conditions rencontrées ou de l’activité physique que vous êtes amené à faire, vous pourrez plus facilement réguler votre température en enlevant ou en remettant une couche. Dans cette même perspective, il sera à mon avis plus intéressant de porter une veste chaude que l’on pourra si besoin ouvrir plus ou moins en fonction de son ressenti, plutôt qu’un pull qu’il faudra choisir de porter ou non (dans certaines situations, le risque est d’avoir soit trop chaud, soit trop froid). L’idée est de se préserver du froid sans toutefois aller dans l’extrême inverse en ayant trop chaud. Si votre chaleur corporelle devient excessive, en plus de l’inconfort, vous risqueriez de transpirer, et donc au final, nous l’avons vu, d’attraper froid à cause de l’humidité au contact de votre peau.

En règle générale, 3 couches suffisent pour se prémunir du froid :

1. Première couche respirante : garder le corps au sec

La première couche sera constituée de sous-vêtements assez fins et près du corps (mais attention à ce qu’ils ne vous serrent pas trop, au risque de « couper » ou du moins de gêner la bonne circulation du sang). Cette couche sera un peu comme une seconde peau qui devra impérativement maintenir le corps au sec en évacuant la transpiration vers l’extérieur. Dans ce but, privilégiez les vêtements techniques en matières synthétiques étudiés pour être respirant (ils sont composés de fibres dites « hydrophobes » qui ne retiennent pas l’humidité et sèchent rapidement). A l’inverse, évitez le coton qui en retenant la transpiration vous donnera froid à la moindre suée. Pour le bas, vous pouvez vous équiper avec un collant ou caleçon long (nous parlerons des chaussettes plus bas), et pour le haut, optez pour un t-shirt respirant avec de préférence des manches longues.

2. Couche intermédiaire isolante : tenir chaud

La seconde couche sera celle, souvent la plus épaisse, qui devra apporter le plus de chaleur en emprisonnant un maximum d’air qui servira d’isolant. Contrairement à la première couche qui se porte plutôt ajustée au corps (moulante), choisissez-là assez ample afin d’être à l’aise dans vos mouvements (c’est un aspect important lorsque l’on photographie) et surtout d’apporter une couche d’air supplémentaire juste au-dessus de vos dessous 🙂 . Cette seconde couche concerne généralement que le haut du corps (nous sommes moins frileux des jambes) : cela pourra être un pull en laine, une polaire ou une doudoune (avec plumes et duvet). Ce type de haut, procure une très bonne isolation thermique (l’air chaud sera emprisonné par les fibres ou les plumes du vêtement) tout en permettant à la transpiration du corps de s’évacuer. Sachez que par rapport à un pull en laine, à épaisseur égale, une polaire sera plus légère. D’autre part, si elle est mouillée, une polaire séchera beaucoup plus rapidement que la laine.
Pour de très grands froids, on peut aussi envisager de doubler cette deuxième couche avec, par exemple, une petite polaire sur laquelle on enfile une doudoune…

Quelques conseils pour bien choisir sa polaire :

Vous trouverez 3 catégories de polaires qui dépendent du grammage (densité et épaisseur de la fibre). Plus le grammage d’une polaire sera important plus elle sera chaude et plus son poids sera important. A l’inverse, une polaire avec un fort grammage sera un peu moins respirante qu’une polaire plus fine.

  • Polaire fine ou micro-polaire (100g/m² ; Lightweight) : légère, compacte et très respirante. Pour les froids peu intenses ou si vous avez une activité physique assez soutenue.
  • Polaire intermédiaire (200g/m² ; Midgweight) : polaire polyvalente (la plus répandue), à la fois chaude et respirante. A privilégier pour les temps modérément froids (0 à 5° C) ou une activité peu intense.
  • Polaire épaisse (300g/m² et plus ; Heavyweight) : lourde, très chaude, mais moins respirante. Pour les grands froids (en dessous de 0° C) ou lorsque vous devez vous déplacer lentement ou rester immobile (comme par exemple lors d’un affût photo). Les polaires à poils longs appartiennent à cette catégorie.

A ces catégories, on pourrait également ajouter aussi la polaire stretch : elle favorise une grande liberté de mouvement et est très utilisée par les alpinistes et les skieurs qui sont confrontés à des grands froids. Dans ce domaine, les polaires hautes performances utilisent généralement les tissus Strech de la marque polartec®. Une polaire Stretch sera particulièrement légère, résistante et confortable (mais le prix sera un peu plus élevé qu’une polaire classique).

Autres caractéristiques à prendre en compte :

  • Comme déjà évoqué plus haut, prenez plutôt une polaire avec une fermeture éclair qui permet de l’ouvrir intégralement (pratique si vous avez trop chaud), plutôt qu’avec une demi-fermeture haute ou même sans. A noter que pour éviter la surchauffe, il existe aussi des polaires avec des fermetures éclair sous les aisselles.
  • Privilégiez un col montant qui permettra de mieux protéger votre cou du froid.
  • Pensez aussi aux poches (avec fermeture éclair) : en tant que photographe, c’est toujours pratique pour avoir à portée de main, un chiffon de nettoyage, une carte mémoire ou une batterie de rechange pour votre appareil photo (nous verrons plus loin que par temps froid, il est important de garder au chaud ses batteries).

3. Dernière couche protectrice : se protéger des éléments extérieurs

La dernière couche devra prioritairement vous isoler au maximum des agressions extérieures en particulier du vent et de l’humidité. En effet, vos 2 premières couches deviendront vite inefficaces si elles se font mouiller ou si elles se font traverser par un vent froid. L’idéal étant là aussi d’avoir une veste ou un manteau qui vous protège des éléments, mais qui laisse passer la transpiration. Nous sommes nombreux lors d’une randonnée à avoir sorti un poncho basique pour éviter la pluie, et au final, à avoir constaté que nous finissions par être mouillés, non pas par la pluie, mais par la condensation due à notre chaleur corporelle et à notre transpiration… Des vestes, parkas et pantalons utilisant une technologie type Gore-tex (ou équivalent), en plus d’être imperméables à l’eau et au vent, sont respirants (ils laissent la transpiration s’évacuer).

Autres conseils :

  • Si en tant que photographe nature vous êtes amené à sortir des sentiers battus, il sera important de choisir des vêtements (veste et pantalon) capable de résister à votre environnement (rochers, ronces…).
  • Lors de l’achat d’un pantalon ou d’une veste, veillez à prendre une taille suffisamment large pour vous sentir libre de vos mouvements même si vous portez plusieurs épaisseurs de vêtements en dessous !
L’imperméabilité d’un vêtement

C’est la capacité d’un tissu à empêcher la pénétration de l’eau venant de l’extérieur, autrement dit sa résistance à la pression de l’eau.

L’imperméabilité se mesure en plaçant le tissu sous une colonne d’eau. La hauteur d’eau à partir de laquelle les premières gouttes traversent le tissu indique le niveau d’imperméabilité. Plus la hauteur d’eau est grande, plus le tissu sera imperméable. L’unité de mesure est le Schmerber (sachant que 1 unité correspond à 1mm de colonne d’eau, soit une pression de 0,1 millibar).

On considère que la pression moyenne de la pluie qui tombe oscille entre 1000 et 2000 Schmerber. Ces valeurs seront certainement suffisantes pour vous protéger d’une petite ondée, mais risquent de se révéler trop justes pour vous protéger d’une pluie persistante. Dites-vous que votre position (assis ou à genoux, par exemple dans le cas d’un pantalon), vos mouvements, voire votre équipement (en particulier les bretelles d’un sac à dos), vont exercer une pression supplémentaire sur vos vêtements (aux environs des 8000 Schmerber).
Pour pouvoir affronter des pluies soutenues, il est préférable de viser un minimum de 10000 Schmerber. La valeur de 20000 Schmerber est celle généralement avancée pour parler d’un vêtement parfaitement imperméable.

Nous l’avons déjà dit, il est inutile d’avoir un vêtement parfaitement imperméable s’il n’est pas du tout respirant : la vapeur d’eau engendrée par votre chaleur corporelle restera piégée et va finir par vous mouiller de l’intérieur… une bonne veste devra donc non seulement vous protéger de la pluie et du vent, mais également être respirante… les vêtements techniques réussissent généralement plutôt bien à combiner les 2 propriétés (respirabilité et perméabilité) grâce à des textiles microporeux dont les trous sont assez grands pour laisser passer les particules de vapeur d’eau (la transpiration), mais suffisamment petits pour empêcher les gouttes d’eau de pénétrer.

La respirabilité d’un vêtement

C’est la capacité d’un tissu à évacuer la vapeur d’eau (celle générée par notre transpiration). Une bonne respirabilité est une condition indispensable pour rester au sec en évacuant la transpiration et en limitant la condensation.

La respirabilité se mesure de 2 manières différentes :

Le coefficient de Resistance Evaporative Thermique (RET)
Il mesure la résistance qu’oppose un textile à l’évacuation de l’humidité du corps. Il est surtout utilisé par les marques américaines (dont Goretex), mais aussi chez Décathlon (veste Quechua). Plus la valeur est basse, plus le tissu est respirant.

  • RET inférieur à 6 : extrêmement respirant (convient même en cas d’activités intenses)
  • RET entre 6 et 12 : très respirant (adapté à des efforts modérés)
  • RET entre 12 et 20 : moyennement respirant (peu confortable à porter en cas d’effort)
  • RET supérieur à 20 : peu ou pas respirant (au-delà de 40, le tissu est considéré comme non respirant)

L’indice de transmission de la vapeur d’eau (MVTR)
Le MVTR (Moisture Vapour Transmission Rate) mesure la quantité d’eau (sous forme de vapeur) que le tissu laisse passer en 24h. Il est utilisé par des marques françaises comme Millet, Lafuma et Eider. A l’inverse du RET, plus sa valeur (exprimée en g/m²/24h) est haute, plus le tissu est respirant.

  • MVTR de 30000 : extrêmement respirant
  • MVTR de 20000 : bonne respirabilité
  • MVTR de 10000 : respirant
  • MVTR de 5000 : peu respirant

Protégez vos extrémités

Nous l’avons vu plus haut, si l’importance de protéger les extrémités, tout particulièrement la tête, est souvent mise en avant voire surévaluée, il n’en reste pas moins que toute partie du corps non protégée deviendra la source principale de déperdition de chaleur. D’autre part, par grand froid, gardez à l’esprit que le risque d’engelures et gelures (pieds, mains, nez et oreilles) est à prendre en compte. Autant de raisons pour bien protéger vos extrémités.

Tête, cou, oreilles et nez

L’écharpe et le bonnet sont un minimum par temps froid. Vous pouvez aussi utiliser une partie de votre écharpe pour couvrir votre bouche et votre nez. En plus de protéger une partie de votre visage du contact de l’air froid, cela aura aussi l’avantage de réchauffer légèrement l’air que vous respirez.
Dans le même esprit, pour une protection plus globale au-dessus des épaules, vous avez aussi la cagoule (aussi appelé passe-montagne).
Pour blaguer, on entend parfois que si on a froid aux pieds, il faut se couvrir la tête 🙂 .
Même si cette affirmation semble un peu exagérée, dans le principe, cela contribuera à limiter la perte de chaleur et donc pourra en effet éviter d’avoir froid aux pieds et aux mains. Rappelez-vous, si le corps doit lutter contre le froid, il donnera la priorité aux organes vitaux (tête, thorax) quitte à ce que les extrémités soient froides en limitant l’apport sanguin à ce niveau.

Mains

Gants photo Kaiser, Macwet et Vallerret chez Digit-Photo, gants Macwet chez MissNumerique

Les photographes gardent très souvent les mains nues pour pouvoir facilement manipuler leur matériel photo, effectuer les réglages nécessaires et bien ressentir le déclencheur. Il est vrai que pour prendre des photos dans de bonnes conditions vous pouvez oublier les gants épais ou encore pire, les moufles classiques non compatibles avec des manipulations précises.
Heureusement, pour faire de la photo par temps froid, il existe des gants spéciaux où le bout des doigts sont amovibles (vous soulevez la protection que lorsque c’est nécessaire). On peut aussi trouver des gants préservant les sensations du toucher et une bonne adhérence. Certains gants sont même compatibles avec les écrans tactiles. Une particularité intéressante lorsque l’on voit que de plus en plus d’écrans arrière d’appareils photo sont tactiles (et en plus cela vous permettra de manipuler votre smartphone sans avoir à retirer vos gants). Les 2 systèmes peuvent aussi cohabiter pour une meilleure protection : des gants assez fin en première couche et des gants plus grands avec doigts amovibles pour une seconde couche protectrice.

Pieds

Pour éviter d’avoir les pieds gelés, il vous faudra des chaussettes chaudes et des chaussures imperméables mais respirantes. Cette dernière propriété est importante aussi bien pour les chaussettes que pour les chaussures. Comme nous l’avons vu précédemment, si votre équipement garde la transpiration pendant l’effort (en marchant par exemple), une fois au repos, si vos pieds sont mouillés par la sueur, ils refroidiront beaucoup plus vite et la sensation de froid sera accentuée.
Faites attention à ce que vos pieds ne soient pas comprimés. Si vos pieds sont trop serrés, la circulation sanguine sera moins bonne et vos chaussettes emprisonneront moins d’air pour vous isoler du froid. En ce sens, il sera préférable d’avoir une seule bonne paire de chaussettes plutôt que 2 paires mises l’une sur l’autre mais qui vous serrent trop le pied.

De bonnes chaussures de montagne respirantes, prises assez larges pour accueillir de grosses chaussettes chaudes conviendront certainement dans des conditions peu extrêmes. Si vous avez peu de marche, des après-ski pourront être efficaces contre des froids plus soutenus.

En revanche, si vous devez affronter des grands froids (en particulier si vous êtes amené à rester sans bouger pendant des heures comme c’est le cas dans un affût photo), vous devriez peut-être regarder du côté des marques spécialisées comme Sorel, Baffin ou Kamik. Vous trouverez chez ces vendeurs des chaussures et des bottes conçues pour vous protéger des températures glaciales.

Les gestes utiles pour lutter contre le froid

S’il est indispensable d’être bien équipé, nous allons voir maintenant que certains gestes seront bénéfiques pour affronter sereinement le froid, alors que d’autres seront à éviter…

Les gestes utiles

Préparation à long terme : l’hygiène de vie

Tout d’abord une évidence valable pour tous, photographes compris, plus vous serez en forme et plus votre organisme sera à même de braver le froid de l’hiver. Vous trouverez l’énergie nécessaire grâce à une bonne hygiène de vie, à commencer par un bon sommeil et une alimentation équilibrée.

En période d’hiver, nous avons souvent tendance à être déshydratés (propension à trop se couvrir, intérieur trop chauffé, froid sec et vent qui déshydrate plus vite, signal de la soif moins présent qu’en été…). Alors comme le reste de l’année, pensez à boire de l’eau !

Si nous avons tendance à manger plus gras en hiver, il s’agit de rester raisonnable. Je ne dis pas qu’aligot, raclette, fondue savoyarde ou tartiflette sont à proscrire, mais disons qu’il n’y a aucune véritable justification pour votre santé (dommage), si ce n’est de se faire plaisir de temps en temps 🙂 .
Nous l’avons vu au début de l’article, c’est la graisse brune qui est essentielle à l’organisme pour lutter contre le froid. La graisse blanche (environ 95 % de notre masse graisseuse), aura un rôle plus mineur, même si elle peut, il faut le reconnaître, avoir une fonction d’isolant thermique.

La bonne nouvelle, c’est que pour favoriser la production spontanée de cette graisse brune par le corps, il suffirait simplement de faire de l’exercice et de se confronter régulièrement au froid. En 2012, des chercheurs de l’université de Harvard ont en effet découvert une hormone, l’irisine, qui favorise la transformation de graisses blanches en graisses brunes. Une heure de sport ou une quinzaine de minutes de frisson permet au corps de sécréter cette hormone. Il serait également important de vivre dans une atmosphère non surchauffé (par exemple, la chambre à coucher devrait idéalement être chauffée à 19°C, pas plus), et de ne pas trop se couvrir. Autrement dit, plus vous allez vous comporter en personne frileuse et plus vous allez le devenir… mais ce qui est intéressant, c’est que l’inverse est vrai aussi : plus vous vous confronterez au froid et plus vous le supporterez facilement (notre organisme va peu à peu accroître sa capacité à se défendre contre le froid).

Préparation avant une sortie dans le froid : à faire et à emporter

Côté alimentation, vous pouvez privilégier les sucres lents (pâtes, riz, pain, céréales…) et les protéines (viande, poisson, produits laitiers, soja…) qui, par une digestion lente, vont vous apporter énergie et chaleur pendant plusieurs heures.

Comme lorsqu’il fait froid, les pieds sont moins irrigués par le sang que les zones du tronc et de la tête, ils sont souvent difficiles à réchauffer. S’ils sont froids lorsque vous sortez, ils risquent de le rester malgré de bonnes chaussettes et chaussures. Pour éviter cet inconvénient, pensez à les réchauffer avant de partir ! Avant de vous équiper, mettez par exemple vos chaussettes sur le radiateur ou le sèche-serviettes et passez un petit coup de sèche-cheveux dans vos chaussures.

Si vous êtes amené à attendre sans pouvoir trop bouger pendant des heures, comme c’est le cas dans un affût photo, pensez à emporter avec vous :

  • Des vêtements de rechange : si vous êtes amenés à transpirer en faisant des efforts physiques, vous risquez d’avoir froid. Pour éviter cela, changez-vous rapidement avec des vêtements secs.
  • Un encas : plutôt que des sucreries, préférez des fruits secs (abricots, banane, figues, raisins…), des oléagineux (amandes, noisettes, noix…) et éventuellement en complément, des barres de céréales aux fruits.
  • De quoi boire et notamment une boisson chaude dans une bouteille isotherme (préférez la tisane au café ou au thé ; nous verrons dans la partie suivante la raison de ce conseil).
  • Des chaufferettes à mettre près de la peau pour se réchauffer (pieds, mains…). Les plus répandues produisent de la chaleur pendant quelques heures par une réaction chimique. Il existe aussi des petites chaufferettes USB qui, en plus de vous réchauffer les mains, pourront aussi servir de batterie externe pour recharger votre smartphone.
  • Pourquoi pas, une petite couverture polaire.
  • Un tapis de sol (un rectangle découpé dans un tapis de gymnastique conviendra parfaitement) pour isoler vos pieds du sol froid. Simple et efficace.

Les gestes à éviter

Ne buvez pas d’alcool

Nous l’avons déjà évoqué plus haut, s’il est important de bien s’hydrater, en revanche l’alcool est à proscrire et contrairement à l’idée encore souvent répandue, l’alcool ne réchauffe pas, c’est même le contraire, il augmente le risque d’hypothermie !

La consommation d’alcool perturbe notre organisme dans sa lutte contre le froid :

  • Il va provoquer une dilatation des vaisseaux sanguins (vasodilatation) qui, après une courte période trompeuse de réchauffement, va ensuite entraîner une baisse de la température corporelle par augmentation de la thermolyse (déperdition de chaleur par l’organisme).
  • D’autre part, par son effet d’engourdissement, il va faire disparaître les signaux d’alerte : notre perception du froid sera faussée et donc, notre attitude, potentiellement inadaptée à la réalité, augmentera considérablement les risques.

Évitez les boissons contenant de la caféine

Comme avec l’alcool, la caféine va entraîner une vasodilatation qui va augmenter la perte de chaleur corporelle et va aussi diminuer notre vigilance au froid.

Il sera donc préférable d’éviter de boire du café, mais aussi de manière plus générale, tout ce qui contient de la caféine. A l’état naturel, on retrouve de la caféine non seulement dans la fève de café, mais aussi dans les feuilles de thé (on parle alors de théine mais il s’agit en réalité de la même molécule), dans celles du yerba mate (maté), dans la noix de cola, les fèves de cacao (chocolat) ou encore dans les graines de guarana.
Même si la concentration en caféine est ordinairement moins élevée que dans le café, on évitera donc le thé, le maté, certains sodas (Coca-cola, Pepsi), les boissons énergisantes type Red Bull et même le chocolat (noir en tablette et, dans une moindre mesure, le chocolat chaud en boisson).

Conseils de l’agence nationale de santé publique

Et en guise de résumé, voici une petite infographie de l’agence nationale de santé publique, qui reprend les précautions et gestes les plus importants à suivre pour se protéger du froid :
Photo en hiver : les précautions à prendre (infographie de l’agence nationale de santé publique)

Nous avons vu dans cet article comment vous protéger (que vous soyez photographe ou non, les conseils sont très similaires). Dans le prochain article, je vous parlerai de comment prendre soin et protéger votre matériel photo.

Et vous ?En tant que photographe, quels sont vos trucs et astuces pour affronter le froid ?

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À propos de : Hervé (LuzPhotos)

Hervé Drouet, photographe professionnel au pays basque, spécialiste formation photo et rédacteur du blog LuzPhotos.

Un commentaire

  1. QUINOT Jean Paul

    Bonsoir Hervé.
    Merci pour ce magnifique article, précis comme un article médical tout dans les détails et les exemples avec des illustration parfaites. Cet article est génial on ne se lasse pas en le lisant.C’est du grand ART BRAVO et MERCI.
    Bonne soirée, bonnes photos et à bientôt.
    Jean Paul

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