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Comment bien utiliser une bonnette macro ?

La première fois que vous allez utiliser une bonnette macro, vous risquez d’être surpris par son mode de fonctionnement particulier : une fois vissée sur votre objectif, vous ne pourrez plus faire le point sur des sujets même un peu éloignés (la mise au point ne se fera pas au-delà d’un mètre et même bien avant dans la plupart des cas). Vous n’avez pas d’alternatives, vous devez utiliser la bonnette macro pour sa fonction première et unique : faire de la photographie rapprochée, de la proxy-photographie ou de la macrophotographie.

Dans cet article nous allons voir en détail comment bien utiliser une bonnette macro en tenant compte de ses limitations et contraintes de fonctionnement.

  • Si ces termes de proxy et macro-photographie et celui de grandissement, que j’utiliserai dans cet article, ne vous sont pas familiers, n’hésitez pas à consulter l’article Macrophotographie : définition par le grandissement avant de continuer la lecture de cet article
  • De même, si vous ne savez pas du tout ce qu’est une bonnette macro, quel est son principe de fonctionnement et comment ne pas se tromper lors de son achat, je vous conseille vivement de lire avant l’article Quelle bonnette macro choisir ?

Utilisation d’une bonnette macro

Nous allons voir les particularités d’utilisation d’une bonnette macro.

L’installation d’une bonnette macro

Exemple d'une bonnette macro MarumiUne bonnette macro ressemble à une grosse loupe assez épaisse (et sans manche 🙂 ) avec un pas de vis. Elle se visse à l’avant de votre objectif (comme n’importe quel filtre). Cela suppose bien entendu qu’au moment du choix vous deviez savoir sur quel objectif vous allez l’utiliser en priorité pour faire correspondre le diamètre de la bonnette à celui de l’objectif ou bien prévoir l’adaptateur correspondant.

Sachez aussi que certaines bonnettes sont vendues directement avec un adaptateur qui permet de les fixer sur des objectifs présentant différents diamètres. C’est le cas des bonnettes macro Raynox qui sont compatibles avec des diamètres d’objectifs allant de 52 à 67 mm (vous pouvez lire l’article pour bien choisir une bonnette macro pour en savoir plus sur ce système Raynox).

Un des gros avantages de cet accessoire, c’est son faible encombrement. Lors de vos escapades natures, je vous conseille donc d’avoir votre bonnette macro systématiquement dans votre sac photo pour pouvoir faire un peu de macrophotographie si l’occasion se présente (assurez-vous juste avant de bien avoir les objectifs et/ou les adaptateurs compatibles avec votre bonnette 😉 ).

Sur le terrain, si vous voyez un sujet qui se prête à la photographie rapprochée, vissez simplement votre bonnette sur l’avant de votre objectif. Vous êtes prêt à faire de la macrophotographie (au sens large du terme).

Utilisation d'un bonnette macro - fixation par vissage à l'avant d'un objectif

Si votre bonnette macro et la proximité de votre sujet le permettent, n’hésitez pas à remettre votre paresoleil sur votre objectif : cela protégera la lentille des chocs et rayures et limitera les éventuels reflets parasites.

Une utilisation limitée

Vous le constaterez très vite, lorsque vous utilisez une bonnette macro, la plage de mise au point sera à la fois très proche et très réduite.

Une plage de mise au point très proche

Une fois la bonnette vissée sur l’objectif, si vous regardez dans le viseur de votre appareil photo et visez au loin, vous verrez une image totalement floue. Vous aurez beau essayer de faire la mise au point, rien n’y fera : l’autofocus patinera, cherchera désespérément à faire le point sans y arriver… cela peut surprendre la première fois mais c’est tout à fait normal. Un objectif équipé d’une bonnette macro ne pourra faire le point que dans une zone extrêmement proche du photographe. Cette zone de mise au point variera en fonction de la puissance de votre bonnette. Comme précisé en introduction, une fois la bonnette macro installée sur l’avant de l’objectif, vous ne pourrez faire plus qu’une chose : de la photographie rapprochée.

Le fait de ne pouvoir faire que de la photographie rapprochée avec une bonnette macro constitue une grosse différence avec un objectif macro (dans le sens strict du terme, c’est-à-dire un objectif spécialisé dans la macrophotographie autorisant un grandissement d’au moins 1) : avec un tel objectif, vous pourrez vous rapprocher très près de votre sujet et en faire un très gros plan, comme avec une bonnette macro, mais aussi (et c’est là la différence) faire des photographies plus classiques comme des portraits ou même pourquoi pas, des photos de paysage…

Nous l’avons déjà vu dans l’article pour bien choisir une bonnette :
Plus le nombre de dioptries de la bonnette macro est élevé, plus la distance de mise au point sera réduite et plus le grandissement sera important.

Le rapport 1/dioptries nous donne la distance de mise au point en mètre entre l’avant de la bonnette et le sujet, pour un réglage de la bague de mise au point sur le repère de l’infini.

Le tableau ci-dessus montre les différentes distances de travail en fonction de la puissance de la bonnette macro.

Distances de mise au point par dioptrie (puissance d’une bonnette macro)
Puissance bonnette macro (en dioptries) Distance de mise au point (en cm)
1 100
2 50
3 33
4 25
5 20
6 17
7 14
8 13
9 11
10 10
Par exemple, une bonnette macro d’une puissance de 2 dioptries nous donnera une distance entre le sujet et la bonnette de 50 cm (1/2 m), une de 4 dioptries, une distance de 25 cm (1/4 m).

Ce qui est particulièrement intéressant avec une bonnette macro c’est que cette distance minimale (mise au point sur l’infini) ne variera quasiment pas en fonction de vos objectifs et des focales utilisés.

Par exemple, avec une bonnette de 3 dioptries (distance théorique de mise au point égale à 1/3 m soit 33,33 cm), sur mon objectif Canon 70-200mm f/2.8, les mesures me donnent entre 32,8 et 33 cm selon les focales retenues (distance entre le bord externe de la bonnette et le sujet). De même avec mon 300mm je mesure 32,8 mm : vous voyez que je sois à la focale de 70mm sur un zoom ou à 300mm sur un téléobjectif, j’ai une distance minimale de mise au point à l’infini sensiblement la même. Bien sûr plus ma focale sera élevée plus j’obtiendrai un grandissement important.
Attention, habituellement la distance minimale de mise au point indiquée dans la fiche technique des objectifs, représente la distance entre le sujet et le plan focal (le capteur) ; ici les distances sont des distances de travail qui correspondent à l’espace entre le sujet et l’avant de la bonnette macro.

Une plage de mise au point réduite

Avec une bonnette macro, vous pouvez tout de suite oublier les indications de distances de mise au point de votre objectif.

Par exemple, sur un objectif 70-200mm Canon, l’échelle des distances de mise au point est affichée dans une petite fenêtre sur l’objectif. En tournant la bague de mise au point, cela va de 1,2 m pour la distance minimale à l’infini en passant par 1,5 m, 2, 3, 5 et 10 m.

Nous avons vu qu’avec une bonnette macro, si la bague de mise au point est positionnée sur l’infini, la distance de mise au point est ramenée, à un mètre pour la bonnette la moins puissante et à seulement quelques centimètres pour des bonnettes un peu plus fortes… on est plus du tout sur la même échelle !
Si vous tournez la bague de la position infini vers la distance minimale de mise au point de votre objectif (dans l’exemple, vers le repère de 1,2 m), vous pourrez simplement avancer de quelques centimètres vers le sujet à photographier et donc augmenter encore un peu plus le rapport de grandissement (l’image du sujet augmentera dans le cadre de l’image).

Voici un tableau présentant les distances et plages de mise au point (bague calée sur le repère mini et infini) pour différents objectifs et focales avec une bonnette macro d’une puissance de 3 dioptries (la bonnette Marumi Achromat 3D DHG).

Distances de mise au point (map) en cm avec une bonnette macro 3 dioptries
pour différents objectifs et focales
Objectif
(Canon)
Map mini
normale
Focale
(mm)
Map
infini
max
Map
marque
infini
Map
mini
Map
plage
max
24-105mm f/4 45 24 37 34,2 14,7 22,3
50 33,8 32,5 13,8 20
105 34,9 33 13,4 21,5
100mm Macro f/2.8 30 100 35 32,2 8,6 26,4
70-200mm f/2,8 120 70 33,8 33 24,2 9,6
135 33,4 32,7 24,1 9,3
200 33,5 32,6 24 9,5
300mm f/4 150 300 33,2 32,8 25,7 7,5

Distances de mise au point (map) en cm avec une bonnette macro 3 dioptries pour différents objectifs et focales.

Légende du tableau (colonnes) :

  • Objectif : références des objectifs testés. Ici, il s’agit d’objectifs de la marque Canon (comme d’ailleurs le boîtier utilisé lors des mesures, un EOS 5D mark III). En réalité cela importe peu car quel que soit le fabricant, les résultats auraient été sensiblement les mêmes.
  • Map : distance de mise au point en cm.
  • Map mini normale : distance de mise au point minimale mesurée entre le sujet et le capteur (donnée constructeur). En dessous de cette distance, la mise au point est impossible (objectif seul sans bonnette).
  • Focale : la focale testée sur l’objectif.
  • Map : exceptée la « Map mini normale » qui correspond à la distance entre le capteur et le sujet, toutes les autres Map du tableau représentent la distance entre le bord avant de la bonnette et le sujet.
  • Map infini max : bague de mise au point en butée après le repère de distance infini.
  • Map marque infini : bague de mise au point alignée au niveau de la marque de l’infini (chez Canon, coude du L en face du repère des distances).
  • Map mini : bague de mise au point en butée au niveau de la distance minimale.
  • Map plage max : différence en cm entre « Map infini max » et « Map mini ». il s’agit donc de la plage totale où la mise au point est possible (voir ci-dessous pour plus d’explications).

Avec ce tableau, vous pouvez constater que la plage de mise au point est très réduite avec une bonnette macro.
Par exemple, à la focale 200mm vous pouvez être éloigné au maximum de 33,5 cm du sujet (grandissement minimal pour cette focale), et vous en rapprocher au maximum à 24 cm (grandissement maximal), soit une amplitude de seulement 9,5 cm (de 24 à 33,5 cm). Au-delà de ces limites, la mise au point n’est plus possible.

A la lecture de ce tableau, il semblerait bien que l’étendue de la plage de mise au point soit inversement proportionnelle à la distance minimale de mise au point de l’objectif. Avec le 24-105mm qui a une Map mini de 45 cm, la plage est d’environ 21 cm, avec le 70-200mm, la Map mini est de 1,2 m pour une plage d’environ 9,5 cm. Avec le 300mm (Map mini de 1,5m) on passe à 7,5 cm.
Et, c’est bien avec l’objectif macro qui par sa construction permet d’avoir une distance minimale de mise au point très courte (30 cm), que la plage est la plus grande (un peu plus de 26 cm).

Mettons de côté le cas de l’objectif macro (généralement l’achat d’une bonnette macro a pour but de faire de la macrophotographie pour pas cher et donc d’éviter l’achat d’un objectif dédié), et des courtes focales qui avec une bonnette macro présentent moins d’intérêt en raison d’un faible grandissement.
Au final, vous pouvez retenir qu’avec un zoom assez puissant comme un 70-200mm équipé d’une bonnette macro, la plage de mise au point ne fait que quelques centimètres (une dizaine de centimètres dans le cas testé ici).

Sur les objectifs avec un sélecteur de plage de distance de mise au point, pensez à le mettre sur la plage la plus grande sinon vous allez encore limiter votre latitude de mise au point déjà très réduite. Par exemple, sur le Canon EF70-200mm f/4L IS USM il faudra choisir la plage « 1,2m – infini » (distance minimale à l’infini) plutôt que « 3 m – infini ».

Illustration en images de la distance de travail avec une bonnette macro

Pour bien comprendre l’effet d’une bonnette macro et ses contraintes d’utilisation, le mieux est encore de vous montrer en images ce que cela donne concrètement sur le terrain.

Je vous présente ci-dessous 3 photos avec à chaque fois en parallèle, leur contexte de prise de vue montrant la distance à laquelle je me tiens du sujet photographié, ici une petite fleur d’Azalée de 2-3 cm de diamètre. Les photos de la fleur ont été prises avec un objectif 70-200 mm réglé à sa focale maximale (200) sur un appareil plein format.

  • La première photo est faite sans bonnette macro pour vous montrer jusqu’où il est possible de s’approcher au maximum sans cet accessoire. Mise au point faite au minimum (pour cet objectif, c’est 1,20 m entre le sujet et le capteur de l’appareil), l’avant de l’objectif est à un peu moins d’un mètre du sujet. En réglant l’objectif sur sa focale maximale de 200 mm et en nous positionnant au plus près du sujet à la distance la plus courte permise par l’objectif, nous obtenons le grandissement maximal de l’objectif, c’est-à-dire, les conditions pour que le sujet (la fleur) soit le plus gros possible dans la photo.
  • La seconde et la troisième photo ont été prises en vissant cette fois-ci sur l’objectif une bonnette macro d’une puissance d’un peu plus de 3 dioptries (la bonnette de la marque NiSi).
    • La seconde photo de la série (la première avec la bonnette macro) a été faite avec la mise au point à l’infini : avec ce réglage et cette bonnette, il faut s’approcher à environ 30 cm du sujet pour que ce dernier soit net. Il s’agit de la distance maximale de travail à laquelle je pouvais me tenir du sujet. Si j’avais encore reculé, il m’aurait alors été impossible d’effectuer la mise au point (la netteté sur le sujet ne se serait pas faite).
    • La dernière photo est faite avec la mise au point au minimum : il est alors possible de s’avancer jusqu’à environ 22 cm du sujet (distance minimale de travail). Si j’avais continué à avancer vers le sujet, la mise au point n’aurait plus fonctionnée et le sujet aurait été forcément flou.
Illustration de la distance de prise de vue avec ou sans bonnette macro

En d’autres termes, une bonnette macro, nous autorise (c’est tout son intérêt) à nous rapprocher beaucoup plus près de notre sujet pour grossir son image sur la photo et nous oblige (c’est la contrainte inhérente à son utilisation) à nous tenir dans une plage de distance très réduite pour pouvoir faire la mise au point.
Dans l’exemple ci-dessus, l’avant de la bonnette devait nécessairement être à une distance comprise entre 30 et 22 cm du sujet (respectivement mise au point faite à l’infini et au minimum), soit une variation de distance de travail de seulement 8 cm. Pour cette association précise (focale et bonnette macro), en dehors de cette plage restreinte, le sujet ne pouvait pas être net (mise au point impossible).

Conseils d’utilisations sur un cas pratique

Dans cette partie, j’essaye de décomposer assez précisément une méthode d’utilisation d’une bonnette macro. D’autres photographes auront peut-être une manière de faire différente. Il s’agit juste d’une proposition dans laquelle vous pourrez prendre ce qui vous semble intéressant.

Nous allons continuer sur le cas de l’utilisation d’une bonnette macro sur un zoom assez puissant (dans notre exemple, une bonnette macro de 3 dioptries sur un objectif 70-200mm) en imaginant devoir photographier à main levée un petit sujet mobile qui risque de partir (un insecte craintif par exemple). Si vous parvenez à photographier ce type de sujet, un objet immobile ou un sujet peu craintif ne devrait pas vous poser de problèmes !

1) Avant même toute utilisation de la bonnette macro :
Pour éviter de tâtonner, vous devez avoir en tête sa distance maximale de travail. C’est grâce à elle que vous pourrez rapidement être opérationnel.
Pour rappel, pour une bonnette de 3 dioptries ce sera 1/3 m, donc environ 0,3 m soit 30 cm qui correspond à la distance maximale entre l’avant de votre bonnette et votre sujet (mise au point faite à l’infini). Vous savez donc que vous pourrez faire le point à partir de cette distance et qu’il sera encore possible de vous rapprocher de quelques centimètres.

2) Avant même d’approcher le sujet :

• Si votre objectif le permet, pensez à activer la stabilisation optique et vérifiez que le sélecteur de plage de distance de mise au point (s’il y en a un) n’est pas sur une plage de travail réduite.

• Si vous avez déjà l’habitude d’utiliser la combinaison appareil photo, objectif et bonnette macro, vous pourrez sans doute directement choisir approximativement la focale adaptée à la taille de votre sujet (pour des exemples visuels de ce que donne une bonnette 3 dioptries à différentes focales sur un appareil plein format ou un APS-C, vous pourrez consulter la dernière partie de cet article).

• Dans le même esprit, essayez de définir vos paramètres d’exposition : ouverture, vitesse d’obturation et sensibilité.

• Tournez la bague de mise au point sur l’infini (en butée) pour privilégier l’éloignement maximal par rapport au sujet.

3) L’approche du sujet et le déclenchement :

  • Comme précisé au début vous devriez déjà savoir évaluer la distance de travail maximale. Approchez-vous doucement du sujet. Lorsque vous êtes proche de cette distance, observez l’image dans le viseur sans appuyer sur le déclencheur (vous perdriez la mise au point réglée sur l’infini) : au fur et à mesure que vous avancerez l’appareil, l’image deviendra plus nette… vous avez trouvé la distance maximale de travail avec votre réglage sur l’infini. Si vous continuez un peu l’image redeviendra à nouveau floue mais vous êtes dans la plage où la mise au point est possible.
  • Avec un réglage standard d’appareil photo, si vous appuyez à mi-course sur le déclencheur, la mise au point se fera sur le sujet (cela suppose toutefois d’avoir correctement positionné le collimateur à l’endroit précis où faire la mise au point). Si vous gardez le doigt sur le déclencheur sans appuyer à fond, la distance de mise au point est gardée : il suffit alors de très légèrement bouger votre buste (donc l’ensemble appareil, objectif et bonnette macro) pour ajuster le plan de netteté. Vous pouvez déclencher lorsque vous jugez que la netteté est maximale sur la partie qui vous intéresse.
  • Bien sûr, si vous constatez que le sujet est trop petit dans le cadre, zoomez au maximum si ce n’est pas déjà fait (et inversement s’il est trop grand).
  • Si le sujet craintif n’est pas parti, que vous êtes au maximum du zoom mais que votre sujet est encore un peu petit dans la photo, essayez encore de vous approcher tout doucement (nous avons encore un peu de marge puisque nous avions commencé avec une mise au point à l’infini) et répétez l’opération décrite ci-dessus pour fignoler votre mise au point avant de déclencher à nouveau.

Dans l’exemple, j’ai gardé l’autofocus actif, tout en jouant sur la possibilité de fixer la mise au point et de peaufiner la netteté en bougeant le boîtier, mais certains préfèrent tout faire en mise au point manuelle sans l’assistance de l’autofocus. C’est tout à fait possible et finalement peut-être plus simple si vous n’êtes pas vraiment à l’aise avec la notion de collimateurs et de réglages autofocus (ou si votre autofocus n’est pas efficace dans ce cas de figure).

Le cumul de plusieurs bonnettes macro

Même si personnellement je suis un peu sceptique sur la qualité du résultat, sachez qu’il est possible de cumuler plusieurs bonnettes macro à condition de visser les bonnettes en allant toujours de la plus puissante à la moins puissante (la bonnette la plus forte sera vissée en premier sur l’objectif puis la moins puissante sera positionnée en second sur la première).

Par exemple, une bonnette macro 3 dioptries associée à une autre bonnette de 2 dioptries donnera une puissance totale de 5 dioptries. En toute logique, à qualité égale, les 2 bonnettes macro seront optiquement moins performantes qu’une seule bonnette de 5 dioptries.

Exemples de photos avec une bonnette macro de 3 dioptries

Pour terminer, je voulais vous montrer ce que donne en photos une bonnette macro de 3 dioptries sur un objectif 70-200mm puis un objectif 300mm, montés tour à tour sur un appareil plein format (capteur 24×36 mm) puis sur un appareil à capteur APS-C.

La première colonne du tableau correspond à une mise au point faite à l’infini (la distance maximale de mise au point imposée par la puissance de la bonnette macro) et la seconde, à une mise au point faite sur la distance minimale permise par l’objectif (la plus courte distance avec le sujet). Pour une même focale, nous aurons donc le grandissement minimal et maximal.

Le matériel utilisé :

  • Bonnette Macro de marque Marumi, achromatique de 3 dioptries de diamètre 77 mm: MARUMI Close-Up Achromat 3D DHG (Digital High Grade).
  • Objectif Canon EF70-200mm f/4L IS USM (le diamètre de cet objectif étant de 67 mm, j’ai monté une bague d’adaptation 67-77mm pour ajouter la bonnette macro).
  • Objectif Canon EF300mm f/4L IS USM (bonnette montée directement sans bague d’adaptation).
Même si j’ai réalisé ces tests avec soin, les données relevées dans les tableaux sont des mesures de terrains dont la précision n’est pas infaillible (sur le zoom les repères sont parfois un peu approximatif : par exemple sur ce zoom, le repère pour la focale 135 mm et 200mm est indiqué mais pas celle pour les 150mm…). Ces mesures donnent toutefois un très bon ordre d’idée sur les contraintes et les résultats que l’on peut obtenir avec de telles combinaisons.

Bonnette macro utilisée sur un APN plein format

Ce premier tableau présente les photos prises avec un appareil photo ayant un capteur 24x36mm (en l’occurrence un Canon EOS 5D mark III).

Photos avec une bonnette macro à différentes focales et distances de mise au point sur un APN plein format

Bonnette macro utilisée sur un APN APS-C

Ce second tableau présente des photos prise avec un appareil photo à capteur APS-C (ici un Canon EOS 7D).

Même si, comme nous avions déjà pu le voir dans l’article parlant du grandissement, les rapports de grandissement sont identiques (sauf légères imprécisions dues à la méthode empirique de calcul), avec le capteur APS-C le sujet est visiblement plus grand dans le cadre qu’avec un capteur plein format.
Dans notre exemple, comme j’ai utilisé un appareil photo Canon, l’image est agrandie environ 1,6x. Ce chiffre correspond au coefficient de conversion chez Canon (1,5x pour la plupart des APS-C des autres marques).

Photos avec une bonnette macro à différentes focales et distances de mise au point sur un APN APS-C

Pour une utilisation efficace de votre bonnette macro sur le terrain, il est intéressant d’avoir en mémoire ce qu’elle donne approximativement avec votre boîtier et l’objectif que vous utilisez généralement avec votre bonnette. Cela vous permettra de trouver plus rapidement les réglages les plus adaptés à votre sujet.

Et vous ?Avez-vous déjà utilisé une bonnette macro ? N’hésitez pas à parler de votre expérience. Avez-vous rencontré des difficultés ? Avez-vous des conseils, des astuces à partager ?

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À propos de : Hervé (LuzPhotos)

Hervé Drouet, photographe professionnel au pays basque, spécialiste formation photo et rédacteur du blog LuzPhotos.

34 commentaires

  1. Avec ma petite expérience, je rajouterai ne pas se décourager, il est indispensable de chercher la bonne longueur focale sur un zoom et l’ouverture qui ne montre pas trop les défauts optiques causés par la bonnette.

    En fermant le diaphragme, l’inconvénient une vitesse d’obturation plus lente et risque de bougé.

    Dans ce cas ne pas hésiter à utiliser le flash en appoint de la lumière ambiante avec un bon dosage ça passe super bien.

    Merci Hervé, excellent article.

  2. POGGI jean-michel

    Bonjour,
    Je trouve cet article excellent ,trés détaillé,trés clair ,c’est un plaisir de le consulter et d’y revenir.
    Merci beaucoup et bravo pour ce talent!.

  3. Merci Hervé pour cet article que je n’avais pas consulté jusque là. Je suis passé en matériel Fuji et j’attends la sortie d’un 80 ou 90 macro prochain. En attendant je vais faire quelques essais avec une bonnette et suite à ton super article très bien écrit et détaillé, je suis maintenant complètement éclairé… Merci Mr. Luz !!!

  4. Superbe démonstration, avec des images en compléments des mots.

  5. J’apprécie les gens qui partagent leur savoir. Merci pour ces démonstrations claires.

  6. merci pour ces conseils très pertinents

  7. Bonjour Hervé, c’est encore moi avec mes histoires de macro et bonnette. 🙂
    Comme tu as le même matériel je pense que tu peux m’aider. J’ai lu tes deux articles sur le sujet mais je ne suis pas sûre d’avoir tout compris. En utilisant le 40-150mm F4-5.6 olympus sur mon E-M10 mark II , je n’ai pas de repère sur l’objectif. Je me mets par exemple, à 70mm. Pour trouver la mise au point sur l’infini je peux viser un objet lointain avec l’autofocus et ensuite bloquer la MAP en passant en MF, ou plus simple en passant par le Menu engrenage A> »Réinit. Objectif » à l’allumage de l’appareil. Ensuite je m’approche doucement aidé de la loupe jusqu’à ce que l’image (enfin on va dire une partie) soit nette. Là, à priori j’ai trouvé la distance maximale de travail. Par contre si j’avance encore un peu c’est flou, mais tu écris que la map est encore possible…mais je n’arrive pas à trouver la distance mini de map. Comment faire ?

    Sur un objectif comme le 12-40mm Pro il y a une échelle sur l’objectif en actionnant la bague et il suffit de la tourner et la positionner sur le repère entre 0.20 et infini .

    • PS : j’ai une bonnette canon 250d +4D

    • Oui, c’est vrai que j’avais écrit l’article alors que je n’avais pas encore acheté mon hybride Olympus et la bonnette macro Raynox… l’article a été préparé en utilisant des reflex plein format et APS-C et des objectifs ayant tous une bague de mise au point avec un repère infini, ce qui n’est pas le cas de nombreux objectifs pour hybrides qui ont des bagues sans butées ni indicateurs de distance… toutefois les grands principes expliqués dans l’article restent les mêmes.

      Chez Olympus (contrairement à Canon et Tamron), il faut tourner vers la droite la bague de map pour aller vers l’infini (et donc inversement pour la distance minimale de mise au point).
      Je pense que le plus simple est de faire avant quelques tests tranquillement chez soi sur trépied (ou à défaut sur une table).
      Pour faire mes essais, j’ai utilisé le mode de mise au point S-AF/MF, mais j’aurais pu aussi utiliser le mode MF seul (sur le terrain je m’aide de l’AF mais j’aime bien pouvoir reprendre la main si nécessaire, donc je privilégie le mode S-AF/MF). Le focus peaking est vraiment un plus pour apprécier la netteté en focus manuel ; la loupe est peut-être un peu délicate à utiliser si l’on est déjà à un fort grossissement.

      Par exemple, avec mon 40-150mm et la bonnette Raynox 150 4,8 dioptries, ma distance théorique de travail est de 100 cm / 4,8 = 20,83 cm (distance entre le sujet et l’avant de la bonnette pour une map à l’infini).
      • A la focale 40 mm, j’ai trouvé une distance de travail maximale de 22 cm (map à l’infini) et une distance minimale de 13,5 cm (map au mini) ; donc une plage de travail de 8,5 cm.
      • A la focale 150mm, j’ai trouvé une distance de travail maximale de 20,5 cm (map à l’infini) et une distance minimale de 15 cm (map au mini) ; donc une plage de travail de 5,5 cm
      On est pas loin de la distance théorique de travail donné par le calcul pour une map à l’infini.

      Sinon pour te citer « à priori j’ai trouvé la distance maximale de travail. Par contre si j’avance encore un peu c’est flou, mais tu écris que la map est encore possible… »
      Oui si tu avances l’objectif c’est flou, mais si tu es en mise au point manuelle il faut aussi, en même temps, tourner la bague de map vers la gauche (pour revenir de l’infini vers la mise au point mini). Le plus simple étant sans doute de tourner au maximum et de rapprocher l’objectif du sujet pour trouver la distance mini de travail (dans la mesure où il n’y a pas de butée, pour être sûr d’être à fond, en tournant encore, la map ne devrait plus changer si elle est déjà au minimum).

      • Super Hervé merci ! Je vais poursuivre mes tests à la maison tranquillement sur trépied tu as raison, je n’avais pas pensé au focus peaking !

  8. Bonjour Hervé,
    J’ai découvert votre blog grâce à un lien dans le forum lumix, et c’est formidable, diablement bien expliqué, sans oublier vos réponses adaptées.
    je suis un ancien pro ayant très peu pratiqué la macro, je m’y suis intéressé récemment en passant de mes 15 kg de matériel Canon au micro 4/3 ( lumix GX7 et récemment GX80 ).
    Pour commencer, et pour limiter la dépense, j’ai acheté un Canon FD 50mm macro f 3.5 avec la bague qui va bien, et là, il n’y a pas de problèmes.
    Comme je n’avais pas toujours envie de changer d’objectif, ou qu’il était absent de ma  » besace  » , j’ai acheté  » pour voir  » une modeste bonnette Hoya HMC +4, que j’ai monté sur le 20mm f1.7 ( bofff ) et depuis maintenant en vous lisant sur le 45×175 power zoom.
    J’avais beaucoup de mal à comprendre ce qui se passait et grâce à vos articles très pédagogiques , je vais pouvoir enfin être plus efficace.
    Encore merci pour votre travail et votre partage.
    Cordialement.
    Fernand Sugg 83300 Draguignan.

  9. j’ai une optique 12/60 panasonic sur un GH5 Lumix. J’ai également des bonnettes B&W que j’emploie depuis des années sur une caméra Sony AX100, sans problème..
    hors, sur le 12/60 ces bonnettes n’ont aucune efficacité et ne change quasi rien.. est ce un phénomène optique qui m’échappe?
    bien merci de vos éclairages

    • Oui ce n’est pas très étonnant : il faudrait connaître les dioptries des bonnettes en question mais comme précisé dans l’article, plus la focale et les dioptries seront élevées et plus le grandissement sera élevé (et inversement)…

      Avec votre caméscope Sony AX100, vous avez un zoom 9,3-111,6 mm (équivalent 29-348 mm en 24×36) alors que sur votre Panasonic Lumix GH5 vous avez un objectif avec un zoom beaucoup plus faible de 12-60 mm (24-120 mm en 24×36).
      D’autre part, avec votre caméra à la focale maxi, la distance minimale est de 1 m : une bonnette même assez faible va tout de suite largement permettre de rapprocher le sujet. A l’inverse, votre objectif 12-60 mm permet déjà une mise au point assez rapprochée de seulement 20 cm : il faudra donc une bonnette plus puissante pour espérer réduire encore la distance de mise au point et avoir un gain intéressant bien visible par rapport à une prise de vue normale sans bonnette.

      Personnellement, j’obtiens des résultats satisfaisants sur un hybride micro 4/3 avec une bonnette macro Raynox DCR-150 (bonnette assez puissante de 4,8 dioptries) sur un objectif 40-150mm (équivalent 80-300mm).

  10. bien merci pour ces précisions. Effectivement, vu sous cet angle(si on peux dire.)
    est ce que avec cette dioptrie, vous gardez les bords relativement nets. J’ai deux bonnettes 1 et 2 et les ai additionnés sans résultat, mais il faut sans doute , comme vous le préconisez, passer à la vitesse supérieure.
    encore merci pour la réponse..qui servira à d’autres j’en suis sûr.

    • Avec cette bonnette Raynox, dans ma pratique photo macro, je n’ai pas remarqué un manque de netteté sur les bords… d’un autre côté il est rare de mettre le sujet qui doit être net sur les bords et en plus, avec la très faible profondeur de champ, à part la zone précise de mise au point, très vite, le reste de l’image est flou… Bref il faudrait faire un test spécifique sur une surface plane et parfaitement parallèle au capteur pour constater une éventuelle perte de netteté… ce que j’avoue je n’ai pas fait 🙂

  11. Didier Masson

    Bonjour Hervé. Merci pour cet article très bien fait, qui m’a finalement fait franchir le pas et prendre une bonnette 5 dioptries pour mon 70-200.
    J’avour Toutefois être déçu par le résultat. Non pas par le grossissement qui correspond exactement à ce que vous décrivez, mais plutôt par l’image elle-même qui n’est nette qu’au centre, puis extrêmement floue et déformée sur les bords (le troisième tiers globalement).
    Quand je vois vos exemples de photos avec la pièce, vos images sont parfaites bord à bord.
    Quel est donc mon problème ?

  12. Didier Masson

    Bonsoir. C’est vrai que vous l’aviez précisé dans votre article. Pour une raison qui m’echappe, j’ai choisi la B+W FILTRE BONNETTE NL-5 D77MM.
    Toujours est-il que les problèmes dont je vous parle arrivent uniquement sur mon tamron 70-200 f2.8 G2 (objectif pour lequel j’ai acheté la bonnette), mais ne se manifestent ni sur mon Nikon 85mm f1.8, ni sur mon sigma 35mm f1.4.
    Curieux…

    • Oui, votre bonnette macro est à la fois puissante (5 dioptries) et n’est vraisemblablement pas apochromatique…
      De manière générale, une bonnette macro aura tendance à accentuer les défauts optiques de l’objectif sur lequel elle est fixée. Ce phénomène sera à mon avis d’autant plus visible si la bonnette est puissante et qu’elle apporte elle aussi ses propres défauts optiques. D’autre part, en raison de la complexité de construction, un zoom a généralement plus de défauts optiques qu’une optique fixe. Je suppose que c’est ce qui explique en grande partie la différence que vous avez constatée.

      Attention aussi à la très faible profondeur de champ en macro, la mise au point étant souvent faite dans une zone centrale du cadre, il est fréquent d’avoir le pourtour flou en raison d’un plan de netteté pas parfaitement perpendiculaire au capteur.

      Pour essayer d’optimiser, pensez aussi à fermer un peu le diaphragme pour obtenir le meilleur de votre optique. En généralisant, une ouverture de F/8 donne habituellement de très bon résultat.

      Enfin, avec certaines bonnettes, les constructeurs privilégient l’homogénéité sur toute la surface de l’image au détriment du piqué. J’avais lu sur le site du photographe Gérard Therin qu’avec la bonnette macro Canon 250D (une bonnette achromatique), il l’inversait pour avoir un meilleur piqué. Et bien, même si cela parait étonnant, c’est aussi ce que j’ai constaté avec ma bonnette macro Marumi 3D : j’ai un bien meilleur piqué dès la pleine ouverture en montant la bonnette en position inversée !

  13. Ajout de la partie intitulée « Illustration en images de la distance de travail avec une bonnette macro » pour mieux comprendre, avec images à l’appui, l’utilisation sur le terrain d’une bonnette macro en montrant à la fois l’intérêt et les contraintes de fonctionnement.

  14. CUGUILLERE Maryse

    Bonjour,

    Merci pour votre précieux et très complet exposé. J’ai un objectif Tamron macro 90 mm ouverture 2.8 qui me donne satisfaction que j’utilise avec un D90 Nikon mais que je ne trouve pas assez puissant pour photographier les insectes. Est-il possible d’y adjoindre une bonnette ? Avec mes remerciements anticipés, cordialement.

    • Bonjour, oui il est possible d’ajouter une bonnette macro à un objectif macro. Le gain ne sera pas aussi important que sur une focale « classique » assez longue, mais il y aura tout de même un gain.

      Je vous recopie en partie une réponse que j’avais faite par mail à un lecteur du blog qui m’avait posé à peu près la même question :

      Déjà pour rappel, une bonnette macro est une lentille convergente qui, ajoutée à un objectif, augmente la déviation des rayons lumineux et rapproche ainsi le plan de mise au point. Elle réduit donc la distance minimale de mise au point de l’objectif. Avec ce rappel, on comprend qu’une bonnette ne sera pas aussi efficace sur un objectif macro qui a déjà une formule optique optimisée pour avoir une distance minimale de mise au point très réduite.
      En revanche, le gain en terme de grandissement sera bien plus important lorsqu’on la fixera sur un objectif « classique » non macro, en particulier des focales assez longues qui par leur angle de champ assez étroit « grossissent » déjà le sujet et qui par leur distance de mise au point assez éloignée provoquera un gain notoire avec l’ajout d’une bonnette.

      Par exemple, avec un zoom Canon 70-200mm f/4 à 200 mm qui a une mise au point mini de 1,20 m on a un facteur de grandissement initial de 0.21 (donnée constructeur) ; en mettant dessus une bonnette de 3 dioptries, on passera (données mesurées par mes soins) à une distance de travail de 33 cm (mise au point à l’infini) et à environ 24 cm (pour une mise au point réglée au minimum), ce qui nous donne au final respectivement un facteur de grandissement de 0,58 et de 0,87 (et pour info 0,82 pour le 70-200mm f/2.8 qui a une même distance mini de mise au point, mais a une formule optique différente).
      Donc de 0,21 à 0,58 un gain de 2,76x environ
      et de 0,21 à 0,87 un gain de 4,14x environ

      Si je prend mon objectif macro Canon 100mm, sa distance de mise au point mini est de 30 cm (soit une distance de travail de 13 cm environ depuis l’avant de l’objectif) et un bien sûr un grandissement de 1. J’ai fait mes tests avec un boîtier plein format Canon 5D mark III (mais le grandissement aurait été le même sur un APS-C).
      Avec une bonnette macro de 3 dioptries (j’ai utilisé la bonnette Marumi apochromatique 77 mm dont je parle dans l’article Quelle bonnette macro choisir ; cela aurait aussi donné des résultats similaires si javais utilisé la bonnette macro NiSi, mais je ne l’avais pas encore à ce moment) et la mise au point sur le rapport de grandissement maxi de 1:1 (donc la distance mini de mise au point) je passe à une distance mini de travail de 8 cm depuis l’avant de la bonnette (sans l’épaisseur de 2,2 cm de la bonnette avec son adaptateur 77-67mm, cela donne donc une distance comparative de travail de 10,2 cm, on gagne donc un peu moins de 3 cm de distance minimale de mise au point). La mesure d’une règle photographiée me donne 2,55 cm soit un grandissement de 1,41 (largeur réelle du capteur plein format 3,6 cm / 2,55 cm).
      Donc on passe de 1 à 1,41, soit un gain de 1,41x ; le gain est donc bien moindre que sur un objectif non macro, mais cela permet en revanche de dépasser le grandissement de 1.

      J’ai testé également avec une bonnette macro Raynox (DCR-150) d’une puissance de 4,8 dioptries (son diamètre passe juste pour la fixer sur mon objectif macro qui a un diamètre de 67 mm, le maxi pour cette bonnette et il n’y a pas de vignetage).
      Dans ce cas, la mesure de la règle donne 2,2 cm, soit un grandissement (et un gain) de 1,64x

      Pour info, en mise au point à l’infini avec une bonnette macro sur un objectif macro, c’est finalement moins bon que sans, car la distance de travail est d’environ 33 cm (mise au point sur l’infini) pour une 3 dioptries (et environ 21 cm pour une bonnette de 4,8 dioptries), soit une distance plus longue que la distance mini de l’objectif macro sans bonnette (environ 13 cm depuis l’avant de l’objectif).

      Donc le choix de la puissance de la bonnette va dépendre de ce que vous voulez photographier et du grandissent que vous recherchez. Mais rappelez-vous que plus le grandissement sera élevé et plus ce sera compliqué en raison notamment de la profondeur de champ toujours plus ridiculement petite…

  15. CUGUILLERE Maryse

    Je vous remercie pour votre réponse très complète et pour le temps que vous avez passé à la rédiger. Il semblerait donc que la bonnette ne soit pas, tout au moins pour l’objectif macro, d’une grande utilité. Cordialement.

    • Je me suis peut-être mal exprimé : cela a quand-même une utilité intéressante car cela vous permet de dépasser le facteur de grandissement de 1x qu’autorise au maximum un objectif macro « standard ». Passer par exemple d’un facteur de 1x à un peu plus de 1,4x avec une bonnette macro de 3 dioptries n’est pas non plus négligeable.
      En revanche, dans ma longue réponse, je voulais souligner (afin notamment d’éviter une éventuelle déception) qu’une bonnette montée sur un objectif macro n’aura pas un impact aussi flagrant que lorsqu’elle est montée sur un objectif « non macro »…

  16. CUGUILLERE Maryse

    Je vous remercie pour cette précision mais j’avais bien compris que le résultat ne serait pas « spectaculaire » avec une bonnette placée sur l’objectif macro, d’où mon emploie du terme « ne serait pas d’une grande utilité ». A tester peut-être avant d’investir dans une bonnette au prix conséquent. J’apprécie beaucoup votre investissement vis-à-vis de vos abonnés.

  17. Bonjour Hervé,

    Merci pour vos précieux conseils. Depuis un certain temps je voulais me mettre à la macrophotographie et grâce à votre exposé très bien détaillé, j’ai pu comprendre ce qu’il en était et de rentrer dans le vif du sujet.

    Je possède un boîtier Nikon D5600, un objectif Nikon DX : AF-S Nikkor 55-300 mm 1/4.5-5.6 G ED et j’ai fais l’acquisition d’une lentille Macro Raynox DCR-5320.

    Après plusieurs tests à différentes focales de 100 à 300 et dioptries de 2 à 5, les distances de mise au point et les grandissements, tout est parfait. Y a-il quelque chose qui m’aurait échappé ? Sachant que la profondeur de champ est très réduite, j’obtiens des valeurs proches de 5 à10 mm, ce qui me paraît ridiculement petit et dans la pratique très difficile à maîtriser. Y a-il quelque chose qui m’aurait échappé ?
    Avec tous mes remerciements.
    Cordialement.

    • Bonjour Michel. Oui il est tout à fait normal d’avoir une profondeur de champ extrêmement réduite lorsque l’on s’approche d’un grandissement de 1 ou plus (par exemple sur un appareil photo plein format, au grandissement 1:1, la profondeur de champ est proche de 1mm à l’ouverture de f/8)… c’est une des grandes difficultés de la photo rapprochée (mais aussi une contrainte créative très intéressante).

  18. Bonjour,
    je possède les bonnettes macro Raynox DCR-5320PRO dia 72mm que j’utilisais avec mon Sony RX10M3.
    j’ai maintenant aussi un APSC Fuji X-T4 avec objectif Tamron 18-300 dia 67mm.
    Puis-je utiliser ces bonnettes avec un adaptateur 72-67mm sans quelconque problème ?

    merci d’avance pour votre réponse.

    • Oui bien sûr ! Dans votre cas, j’ai envie de vous dire, l’essai ne vous coûte de toute façon que quelques euros pour l’achat d’un adaptateur (rien à voir avec le prix du système Raynox) ! Donc pas d’hésitation !
      Vu la largeur des 2 bonnettes, surtout si elles sont associées, il est très probable qu’il y ait un gros vignetage sur les plus courtes focales (grand angle), mais en zoomant il devrait disparaitre : de toute façon des bonnettes de cette puissance ne seront pas intéressantes sur de courtes focales en terme de grandissement.

  19. Bonjour, c’est vrai que la bonnette est assez décevante sur un macro 105mm 2.8. Mais avec un peu d’entraînement on y arrive. J’ai monté sur le pied, un traveling qui permet une mise au point aux petits oignons. Voila.

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