Viseur électronique contre viseur optique. Actuellement, 2 types de viseurs se partagent l’essentiel du marché de la photo : les viseurs optiques qui se trouvent sur les appareils photo numériques (APN) reflex et les viseurs électroniques (EVF en anglais pour Electronic ViewFinder) qui équipent la plupart des APN hybrides (sachant que certains n’ont pas de viseurs). Après vous avoir rappelé l’intérêt de posséder un appareil photo avec viseur et expliqué rapidement la technologie qui se cache derrière ces deux types de viseurs, je vais détailler point à point quels sont les avantages et inconvénients de telle ou telle visée (partie 3). Mes propos seront résumés sous la forme d’un grand tableau comparatif (pour les plus pressés, vous pouvez directement consulter ce tableau en partie 4 et éventuellement revenir à la partie 3 si certains points du tableau ne vous semblent pas assez détaillés).
Et en conclusion, j’essayerai de répondre à la question suivante : la visée électronique va-t-elle détrôner la visée optique ?
Avantages d’un viseur (électronique ou optique)
Tout d’abord, avoir un appareil photo équipé d’un viseur (un œilleton où coller son œil), que ce soit un viseur optique ou bien un viseur électronique, présente deux avantages principaux par rapport à une visée par l’écran arrière :
- Même par temps ensoleillé, vous pourrez parfaitement voir la scène à photographier et ajuster votre cadrage sans être gêné par la lumière (contrairement à une visée par l’écran arrière de votre appareil où les reflets vous obligeront parfois à effectuer une visée « à l’aveugle »).
- Avec l’œil collé au viseur, vous gagnez en stabilité (il y a moins de risque de flou de bougé) par rapport à une tenue de l’appareil loin du corps.
Finalement, avec un appareil équipé d’un viseur, vous avez le meilleur des 2 mondes puisque vous pouvez choisir d’utiliser le viseur ou l’écran arrière selon les conditions de prise de vue que vous rencontrez. Par exemple, sur trépied, l’écran arrière s’avère particulièrement pratique. De même, pour des points de vue originaux comme une prise de vue en hauteur à bout de bras ou au contraire au ras du sol, l’écran-arrière (surtout s’il est orientable) sera également très avantageux.
Principe de fonctionnement
Si l’on exclut la visée télémétrique utilisée chez Leica (voir plus bas l’encadré en bleu), il existe actuellement 2 grandes technologies de visée : la visée optique propre aux reflex et la visée électronique apparue, il y a maintenant quelques années, avec les appareils photo hybrides. Ces 2 visées se font « au travers de l’objectif » (dans le jargon photographique, on parle de visée TTL qui signifie en anglais « Through The Lens »).
Viseur optique
Avec une visée optique, la scène photographiée passe par l’objectif, est reflétée par un miroir puis redressée par un prisme (pentaprisme ou un pentamiroir, pour les appareils d’entrée de gamme) jusqu’au viseur. C’est la scène « réelle » qui est vue en direct.
Viseur électronique
Avec une visée électronique, l’image vue dans le viseur est le reflet de l’image qui se crée directement sur le capteur photosensible. Cette image est affichée sur un mini-écran placé derrière un œilleton. C’est comme si l’écran arrière (souvent appelé le Live View) de votre appareil photo se retrouvait également au niveau du viseur.
Avec ce système, comparé à un reflex, l’absence de miroir amovible et d’un pentaprisme permet la construction de boîtiers moins épais (le tirage est réduit entre l’objectif et le capteur). L’absence de miroir autorise aussi un déclenchement plus silencieux.
En revanche, par exemple pour les appareils Leica de la série M, pas de très longue focale (maximum 135mm) ni de vrais zooms (hormis un objectif à triples focales). D’autre part, la mise au point est quasiment toujours manuelle (à noter une exception chez Contax qui a sorti un télémétrique avec autofocus) et la distance minimale de mise au point assez élevée (minimum 70 cm pour les objectifs Leica à monture M).
Viseur optique Vs électronique : avantages et inconvénients de chaque système de visée
Pour chaque sous-titre, la caractéristique abordée sera systématiquement vue sous l’angle du viseur optique (honneur au système le plus ancien qui sera traité dans le premier point) puis sous celui du viseur électronique (second point).
Encombrement, poids et ergonomie du système de visée
Encombrement et poids
- Important : Le viseur optique suppose l’utilisation d’une chambre noire avec un miroir (amovible dans la très grande majorité des cas) et un prisme (pentaprisme ou un pentamiroir). Les boîtiers reflex auront donc un poids et surtout un encombrement importants.
- Faible : Avec le système à visée électronique, il s’agit « juste » d’un écran derrière un œilleton. L’épaisseur des boîtiers est beaucoup plus réduite que celle des reflex. Les APN hybrides peuvent être plus légers et discrets.
Position du viseur
- La position d’un viseur optique sera centrale (le miroir doit se situer derrière l’objectif et faire remonter les rayons lumineux jusqu’au viseur)
- Avec un viseur électronique, la position est beaucoup plus libre : il n’y a pas vraiment de contraintes techniques mais plutôt des considérations ergonomiques. On trouve des viseurs électroniques en position centrale mais aussi décalés sur la gauche du boîtier (adaptés aux photographes visant avec l’œil droit). Le look des hybrides peut ressembler à celui d’un reflex ou d’un compact dont l’objectif est interchangeable. A noter que, pour plus de compacité, certains APN hybrides n’ont pas de viseur : la visée se fait alors par l’écran-arrière ou par un viseur optionnel qui se monte sur le boîtier.
Visualisation du cadre photographié, couverture à 100%
- Pas toujours : sur les boîtiers reflex entrée de gamme, souvent, la visée optique n’intègre pas les bords de la scène photographiée. Le cadrage est plus étroit que ne le sera la photo finale (le rapport entre le champ cadré et le champ photographié donne un pourcentage de couverture tournant généralement autour de 95%). Avec la visée optique sur ces appareils, vous risquez donc de découvrir sur vos photos des éléments en bordure de cadre que vous ne pensiez pas avoir intégré lors de la prise de vue.
- Oui, avec la visée électronique, même sur les appareils photo entrée de gamme, la visée présente toujours 100% du cadre. Vous n’aurez pas d’écart de cadrage entre la scène vue dans le viseur et la photo finale.
Confort de visée : grossissement, dégagement oculaire et clarté
- En plus d’une couverture de visée qui ne couvre pas 100% du cadre photographié, les viseurs optiques des APN d’entrée de gamme offrent un grossissement, une clarté et un dégagement oculaire moindre que sur les viseurs des boîtiers haut de gamme.
- Sur les viseurs électroniques, les définitions de plus en plus élevées (la majorité des viseurs actuels présentent une définition de 2,36 millions de pixels) évitent que l’œil ne perçoive les pixels et autorisent une taille d’affichage confortable (un grossissement qui sur les reflex sont souvent réservés aux APN semi-professionnels et professionnels). La taille des viseurs électroniques n’est pas liée à la taille des capteurs comme le sont ceux des reflex puisqu’il s’agit ni plus ni moins de transmettre une image pixélisée à un écran. Là où les reflex, à capteurs plus petits que le plein format (24x36mm), présentent encore trop souvent une visée étriquée, les APN hybrides à visée électronique sont eux généralement équipés d’un viseur assez large et confortable en termes de grossissement et de dégagement oculaire.
Latence d’affichage
- Non, avec un viseur optique, la scène est visualisée en direct.
- Sur un viseur électronique, en théorie, oui, mais les puissances de calcul ont tellement augmentées que la latence n’est plus vraiment perceptible (ce qui n’était a priori pas le cas sur les tous premiers APN hybrides).
Mouvement rapide et suivi de sujets
- Un déplacement rapide du point visée (pour rechercher un sujet ou suivre un sujet) ne pose aucun souci avec une visée optique puisque l’œil voit la scène en direct.
- Avec un viseur électronique, lorsque l’on déplace rapidement son cadrage avec l’œil dans le viseur, l’image devient saccadée et floue. En effet, la fréquence de rafraichissement des images du viseur électronique est généralement trop faible pour éviter cet effet désagréable (souvent 60 i/s).
Mode rafale
- Lors d’une prise de vue en rafale, l’interruption très brève de la visée (le « blackout » dû au relevé du miroir) se révèle finalement pas trop gênante pour effectuer un suivi.
- Sur des sujets rapides, en plus du problème précédent (image saccadée et floue en cas de mouvement de suivi rapide), en mode rafale sur la plupart des viseurs électroniques actuels, on obtient à chaque prise de vue un écran noir plus ou moins long qui peut conduire à perdre le sujet que l’on souhaite suivre.
Peu à peu la situation s’améliore toutefois : le boîtier professionnel Sony Alpha 9 propose par défaut un viseur électronique avec une fréquence de 120 images/s et 60 images/s en prise de vue en mode rafale, sans écran noir lorsque l’on utilise l’obturateur électronique (il faut espérer que ce type de viseur haut de gamme va peu à peu se démocratiser).
Perception de la scène à photographier dans le viseur
Respect de la scène observée dans le viseur, qualité de perception
- L’image observée au travers d’un viseur optique est tout à fait comparable à ce que l’on voit à l’œil nu (l’aspect est « naturel ») : il s’agit d’une transmission directe de l’image par un jeu de miroir (les couleurs et les contrastes sont respectés). L’œil pourra percevoir des nuances et voir des détails qu’un écran aura du mal à afficher (notamment dans le cas d’une scène très contrastée).
- Dans un viseur électronique, l’aspect sera moins naturel car la réalité est reconstituée sur écran (l’image est « calculée » à partir des informations du capteur et des réglages de l’APN). La dynamique de l’écran sera plus limitée que celle de l’œil humain : des détails visibles à l’œil nu ne seront pas visibles sur écran. En particulier, lors de la visée d’une scène fortement contrastée, les détails dans les parties très sombres et très claires risquent de ne pas être visibles (présence d’aplats de noirs ou blancs sans nuances fines). Malgré de grands progrès dans ce domaine, les viseurs électroniques peuvent donc paraitre encore trop contrastés (en particulier par forte lumière). Dans certaines conditions, l’affichage peut également être sensible au moiré et présenter des trames et scintillements. Mais gageons que les prochaines générations de viseurs électroniques amélioreront encore ces quelques défauts résiduels…
Simulation en visée de la photo à venir
- Non. Dans la mesure où c’est simplement la scène réelle qui est amenée jusqu’au viseur optique, l’affichage ne peut pas tenir compte des différents réglages (exposition, balance des blancs…) effectués sur l’appareil photo (exception faite, sur certains APN reflex, de la zone de netteté où un bouton permet de voir l’effet visuel du choix de l’ouverture du diaphragme ; voir le point suivant).
- Avant même de prendre la photo, l’image affichée dans le viseur électronique tient compte des différents réglages du boîtier : l’exposition, l’effet de l’ouverture sur la zone de netteté (cf. point suivant), balance des blancs, le style d’image, les réglages de netteté, contraste… Vous avez sous les yeux un aperçu plutôt fidèle de la photo avant même qu’elle soit prise. Par exemple si vous avez choisi de photographier en noir et blanc ou de changer de format d’image, vous verrez directement l’effet s’appliquer dans le viseur.
A noter que pour les nostalgiques de la visée reflex, un fabricant comme Olympus propose une option (S-OVF) pour simuler le comportement de la visée optique. Avec cette option activée, vous ne verrez donc pas dans le viseur l’impact visuel d’une correction d’exposition, d’un passage en noir et blanc, d’un changement de balance des blancs, etc.
Visualisation de la zone de netteté (profondeur de champ)
- Cette visualisation est possible sur les reflex possédant un bouton de « test de profondeur de champ » . En revanche, la luminosité baissera en proportion de la fermeture du diaphragme (la scène vue au travers du viseur sera plus sombre qu’elle ne l’est en réalité). Cet assombrissement rendra la visée particulièrement délicate lorsque la scène photographiée est déjà peu éclairée.
- Oui, avec un viseur électronique, l’impact du choix de l’ouverture est visible sans réduction de la luminosité. Cette spécificité facilite grandement la visualisation de la zone de netteté, tout particulièrement lorsqu’il y a peu de lumière.
Confort de visée avec de faibles conditions lumineuses
- La visée optique se contente de retransmettre la scène telle que vous la voyez sans autres artifices. Si la scène est bien éclairée et que votre optique est lumineuse, alors le confort de visée sera optimal. En revanche, si la scène est peu éclairée, vous aurez du mal à voir ce que vous souhaitez photographier. Le manque de luminosité général (dans la réalité et dans le viseur) rendra le travail de cadrage et de composition très délicat.
- Un viseur électronique cherche à vous montrer la scène telle qu’elle sera une fois photographiée. Pour une scène sombre, l’image affichée dans le viseur sera plus lumineuse que la scène prise en photo (le posemètre de l’appareil va mesurer l’exposition pour donner une photo avec un histogramme équilibré présentant une majorité de tons moyens). Cela facilitera grandement le cadrage dans des conditions de faible lumière. En nous dévoilant des détails que nos yeux ont du mal à distinguer, le travail de cadrage en sera grandement facilité.
Stabilisation de la visée
- Avec un reflex, pour que la visée optique soit stabilisée (que l’effet de stabilisation se voit directement dans le viseur), il faut que cette stabilisation se fasse au niveau de l’objectif (stabilisation optique). Si la stabilisation est faite au niveau du capteur (comme chez Pentax par exemple) et non au niveau de l’objectif, la visée ne bénéficiera pas de cette stabilisation (même si bien sûr le gain sera présent sur la photo).
- Contrairement à la visée reflex, même dans le cas d’une stabilisation au niveau du capteur (ce qui permet de bénéficier de cet avantage même pour des optiques non stabilisées), la visée électronique sera stabilisée (puisque c’est l’image formée au niveau du capteur, lui-même stabilisé, qui est ramenée derrière l’œilleton). Sur certains appareils récents, la stabilisation du capteur peut même être combinée à celle de l’optique (le gain en stabilité serait alors encore meilleur qu’avec un seul système de stabilisation).
Informations et aides affichées dans le viseur
Informations dans le viseur (réglages de prise de vue et autres)
- L’affichage d’informations dans un viseur optique est complexe. Le nombre d’informations est donc limité à l’indispensable (données de prise de vue, collimateurs…).
- L’affichage d’informations se fait directement sur un écran électronique de haute définition : il n’y a donc aucune limite technique concernant le nombre, la position et la complexité d’affichage des informations. Finalement avec un viseur électronique, le risque est sans doute de vouloir trop en mettre et de noyer le photographe dans une profusion de données plus ou moins pertinentes. Mais pour ceux qui aiment la sobriété, pas de soucis, vous pouvez choisir votre écran et opter pour un affichage dépouillé (vous avez généralement le choix entre plusieurs affichages et certaines des informations peuvent être optionnelles).
Aide à l’exposition avant la prise de vue
- Aucune aide possible. Sur les reflex, seul l’écran-arrière (le Live View) permet un contrôle de l’exposition avant la prise de vue. Avec la visée optique, vous devrez vérifier a posteriori, en mode lecture d’image, si la photo que vous venez de prendre est parfaitement exposée. Si ce n’est pas le cas, il faudra estimer la correction d’exposition à faire, appliquer les réglages correspondants et prendre une nouvelle photo puis vérifier à nouveau… et éventuellement refaire ce processus jusqu’à être pleinement satisfait de l’exposition de la photo (bien sûr, en fonction de la complexité de la scène à photographier, de son expérience et du degré de précision que l’on recherche, cette méthode peut être très rapide ou bien simplement ne pas être utile).
- Oui, il est tout à fait possible d’afficher l’histogramme et/ou l’alerte de sur ou sous-exposition directement dans le viseur électronique. Avant même de déclencher, vous pouvez donc savoir si votre photo sera parfaitement exposée ou non. Par exemple, même avec des scènes contrastées, en vous référant à l’histogramme (qui vous montre en live la répartition des tons de l’image à venir), vous pourrez appliquer une correction d’exposition et voir instantanément son effet avant de prendre la photo. Avec ces outils, pour les adeptes de « l’exposition à droite », pas besoin de vous y reprendre à plusieurs fois pour caler votre histogramme sur la droite (sans aller jusqu’à avoir un pic correspondant à du blanc pur dans l’image)…
Aides à la mise au point manuelle
- Avec une visée reflex, les aides pour apprécier la justesse d’une mise au point manuelle sont assez limitées.
- Même avec une visée lumineuse et un grossissement important, la netteté n’est pas toujours évidente à apprécier. Si vous avez pris le soin de pointer votre sujet avec le collimateur actif, vous aurez tout de même une confirmation de mise au point visuelle (voyant qui s’allume) et sonore (s’il est activé). La précision dépendra de celle de votre système autofocus (selon le boîtier et l’objectif, il peut y avoir de petits décalages de mise au point). En d’autres termes, sauf à avoir une vue de lynx (et encore), vous devez faire confiance à l’autofocus.
- Sinon, seule solution vraiment fiable pour une mise au point ultra-précise : oublier carrément la visée par l’œilleton pour utiliser l’écran-arrière afin de zoomer sur la zone de mise au point …
- Avec un viseur électronique, il existe des aides très efficaces pour parfaire sa mise au point manuelle :
- L’intensification de la mise au point plus couramment appelée par le terme anglais « focus peaking » permet de mettre en évidence les zones bien nettes de l’image par surlignement des contours avec une couleur bien visible. Vous pouvez donc visuellement apprécier la zone de netteté et la déplacer si nécessaire en tournant la bague de mise au point.
- Autre possibilité, plus ou moins zoomer dans l’image pour grossir la zone précise où l’on souhaite faire la mise au point (cette fonctionnalité est particulièrement pratique et efficace pour des prises de vue sur trépied).
- Il est même possible de combiner les 2 méthodes (zoomer et activer le focus peaking) !
Aide pour avoir un horizon droit (ou des verticales droites)
- La plupart des viseurs optiques ne sont pas capables d’afficher un horizon virtuel pour aider à prendre une photo bien droite (horizon ou bâtiment qui ne penchent pas…). Par exception, certains reflex (plutôt haut de gamme et assez récents) utilisent les collimateurs autofocus pour simuler un horizon. Le système a le mérite d’exister mais il ne me semble pas aussi efficace, lisible et précis, que ce que l’on peut trouver sur un affichage électronique (par exemple sur l’écran-arrière de votre reflex).
- Là encore, l’affichage d’un horizon virtuel précis et bien lisible ne pose aucun problème sur un viseur électronique. Les fabricants avaient déjà ajouté cette option sur les écrans arrières de leurs appareils photo (en mode Live View), il était donc très naturel et logique de les retrouver directement accessibles sur l’écran des viseurs électroniques.
Faire ses réglages sans quitter le viseur
- Oui avec un peu d’entraînement, les principaux réglages pourront être effectués (si le boîtier a des commandes facilement accessibles) et le choix retenu visible, sans quitter l’œil de son viseur optique. Par contre, sur des appareils d’entrée de gamme, beaucoup de commandes ne seront disponibles qu’au travers d’un menu rapide. Ce dernier ne sera affichable qu’uniquement sur l’écran-arrière de l’appareil (et non dans le viseur).
- Oui la quasi-totalité des réglages pourront se faire sans quitter l’œil du viseur électronique. En plus des commandes directement accessibles sur le boîtier (parfois un peu moins nombreuses et pratiques d’accès sur des hybrides de petites tailles), vous pourrez aussi afficher dans le viseur électronique, un menu rapide avec choix multiples.
Autres aspects techniques
Bruit et vibrations au déclenchement
- La présence d’un miroir (amovible dans la très grande majorité des reflex) nécessite la levé de ce dernier lors de la prise de vue (pour laisser passer les rayons lumineux jusqu’au capteur numérique). Ce mouvement mécanique se traduit par un bruit et des vibrations. Beaucoup de reflex intègrent un mode dit « silencieux » mais ce mode ne fait qu’atténuer le bruit (certains parlent plus justement d’un mode « discret »). D’autre part, le processus pour amortir le claquement du miroir se traduit par une baisse du nombre de vues possible en rafale. Enfin pour éviter les micro-vibrations qui peuvent engendrer un léger flou de bougé lorsque l’appareil est sur trépied (concerne des temps de pose assez longs), l’option verrouillage du miroir permet dans un premier temps de lever le miroir puis, dans un second temps (après la fin des vibrations liées à la remontée du miroir), de prendre la photo.
- Avec une visée électronique, l’absence de miroir évite les inconvénients cités dans le point précédent (bruit et vibrations). Même si l’obturateur est mécanique, le bruit de déclenchement sera plus discret (voire silencieux avec l’utilisation d’un obturateur électronique) que celui d’un reflex avec miroir amovible et le mouvement de l’obturateur sera moins générateur de vibrations que celui du miroir.
Tirage mécanique et compatibilité des objectifs
Le tirage mécanique correspond à la distance entre l’extrémité de la monture de l’objectif et le capteur.
- Sur un reflex (visée optique) , la place prise par le miroir (plus ou moins gros en fonction de la taille du capteur) suppose un tirage important (entre 44 et 47 mm pour la plupart des reflex jusqu’au format 24x36mm). Une optique prévue pour un tirage moins important ne sera pas compatible.
- Sur les hybrides (visée électronique), l’absence de miroir permet d’avoir des tirages mécaniques bien plus faibles que sur les reflex (autour de 20mm pour la majorité des hybrides). Ce tirage plus faible que celui des reflex autorise en théorie de monter les optiques des reflex sur les boitiers hybrides en utilisant une bague d’adaptation compensant la différence de tirage (l’inverse est impossible). A noter toutefois que, bien souvent, les automatismes (autofocus et réglage de l’ouverture) ne seront pas gardés.
Autonomie de la batterie
- En lui-même, le système de visée optique n’est qu’un jeu de miroir qui ne demande aucune électronique (seules quelques informations vont s’afficher lors de l’appui à mi-course sur le déclencheur). Il ne consomme donc quasiment rien et ne plombe pas l’autonomie de l’appareil photo.
- L’image observée dans le viseur électronique est directement issue du capteur de l’appareil photo. Cela demande donc des ressources de calcul pour créer en live l’image et l’afficher. Un viseur électronique sera bien plus énergivore qu’un viseur optique. Pour une même capacité de batterie, l’autonomie d’un appareil à visée électronique sera donc plus faible que celle d’un appareil reflex (sauf à solliciter majoritairement la visée par l’écran-arrière plutôt que d’utiliser la visée optique).
Risque de chauffe du capteur
- En visée reflex, le capteur n’est pas sollicité, donc regarder dans l’œilleton ne risque pas de provoquer la chauffe (montée en température) du capteur.
- Avec la visée électronique, le capteur est en permanence sollicité. En théorie, le risque de chauffe existe donc, contrairement à la visée optique. Cet inconvénient est toutefois à relativiser car le risque existe en réalité sur n’importe quel appareil photo sans viseur ou lorsque l’on utilise la fonction vidéo de son appareil photo (qu’il soit reflex ou non).
Protection du capteur
- Sur un boîtier reflex, le capteur n’est pas directement accessible lors d’un changement d’optique : il est « protégé » par le miroir et l’obturateur.
- Sur un appareil hybride, l’accès au capteur est « direct » (pas de miroir et obturateur mécanique ouvert en position de repos). Le risque d’introduction de poussières lors du changement d’objectif est donc plus important. Il faudra redoubler de vigilance lors de cette opération.
Vidéo par le viseur
- Non, avec un APN reflex, il faut nécessairement passer par l’écran-arrière (mode Live View) avec l’inconvénient de mal voir ce que l’on filme en cas de reflets sur l’écran. Pour éviter ce désagrément, les vidéastes qui utilisent des reflex s’équipent généralement d’une sorte de viseur à plaquer sur l’écran-arrière (un viewfinder).
- Oui, dans la mesure où le viseur électronique fonctionne comme le Live View de votre reflex, il est tout à fait possible de filmer par le viseur plutôt que par l’écran-arrière (et éviter ainsi les éventuels reflets gênants).
Tableau synthétique : viseur optique Vs viseur électronique
Voici sous forme de tableau, le résumé de ce qui a été développé plus haut.
- Le vert marque un point positif, une différence significative positive par rapport à l’autre type de viseur.
- A l’inverse, le rouge met en avant une insuffisance, une différence importante pouvant être gênante par rapport à l’autre système de visée.
- Lorsque sur la même ligne, il y a sur un type de visée du rouge et sur l’autre du vert, la différence est jugée particulièrement importante.
Viseur optique Vs viseur électronique (avantages et inconvénients de chaque système) | ||
---|---|---|
Encombrement, poids et ergonomie du système de visée | ||
Caractéristique | Viseur optique | Viseur électronique |
Encombrement / poids | Important | Faible |
Position du viseur | Centrale. | Plus libre (centrale pour imiter l’ergonomie des reflex ou sur le côté gauche). |
Visualisation du cadre photographié, couverture à 100% | Pas toujours (les boîtiers reflex entrée de gamme ont souvent un cadrage plus étroit). | Oui, la visée électronique présente toujours 100% du cadre. |
Confort de visée : grossissement, dégagement oculaire et clarté | Les viseurs optiques des APN d’entrée de gamme offrent un grossissement, une clarté et un dégagement oculaire moindre que sur les viseurs des boîtiers haut de gamme. | Grossissements et dégagement oculaire confortables (à la hauteur de ce que l’on trouve sur les reflex semi-professionnels et professionnels). |
Latence d’affichage | Non, visualisation de la scène en direct. | En théorie oui, mais aujourd’hui la latence n’est plus perceptible. |
Mouvement rapide et suivi de sujets | Ne pose aucun problème. | Le déplacement rapide du cadrage provoque généralement une image saccadée et floue. |
Mode rafale | Interruption très brève de la visée (dû au relevé du miroir) peu gênante. | A chaque déclenchement, écran noir plus ou moins long qui peut conduire à perdre le sujet suivi. |
Perception de la scène à photographier dans le viseur | ||
Caractéristique | Viseur optique | Viseur électronique |
Respect de la scène observée dans le viseur, qualité de perception. | Image tout à fait comparable à ce que l’on peut voir à l’œil nu | Image moins naturelle, plus contrastée (moins détaillée dans les ombres et les hautes lumières). |
Simulation en visée de la photo à venir | Non, l’affichage ne tient pas compte des réglages effectués sur l’appareil. | Oui, l’image du viseur tient compte des différents réglages du boîtier (correction d’exposition, profondeur de champ, balance des blancs, style d’image, ratio de cadrage…). |
Visualisation de la zone de netteté (profondeur de champ) | Possible uniquement sur les reflex possédant un bouton de « test de profondeur de champ » avec un assombrissement de l’image proportionnel à la fermeture du diaphragme choisi. | Oui l’impact du choix de l’ouverture est visible sans réduction de la luminosité. |
Confort de visée avec de faibles conditions lumineuses | Cadrage délicat par faible lumière (l’image affichée est un simple reflet de la réalité). | Cadrage beaucoup plus facile : une scène sombre sera plus lumineuse dans le viseur (proche de ce que donnera la photo). |
Stabilisation de la visée | Nécessite une stabilisation optique (sur l’objectif). | Oui, avec une stabilisation optique ou même au niveau du capteur. |
Informations et aides affichées dans le viseur | ||
Caractéristique | Viseur optique | Viseur électronique |
Informations dans le viseur (réglages de prise de vue et autres) | Nombre d’informations limité à l’indispensable (données de prise de vue, collimateurs…). | Aucune limite technique concernant le nombre d’informations, la complexité d’affichage et la position des informations. |
Aide à l’exposition avant la prise de vue | Aucune aide possible. | Oui, avant même de prendre la photo, il est tout à fait possible d’afficher l’histogramme et/ou l’alerte de sur ou sous-exposition directement dans le viseur. |
Aides à la mise au point manuelle | Avec une visée reflex, les aides sont quasi-inexistantes et peu efficaces. | Avec un viseur électronique, il existe le focus peaking (intensification des zones nettes) et le zoom ponctuel sur la partie à mettre au point précisément. |
Aide pour avoir un horizon droit (ou des verticales droites) | Très rarement (si l’option existe, le procédé n’est pas toujours très convainquant). | Oui très souvent (aucun problème technique) : outil pratique et efficace. |
Faire ses réglages sans quitter le viseur | Pas toujours possible. | Oui presque tous les réglages pourront se faire sans quitter l’œil du viseur. |
Autres aspects techniques | ||
Caractéristique | Viseur optique | Viseur électronique |
Bruit et vibrations au déclenchement | Le mouvement mécanique du miroir se traduit par un bruit et des vibrations. | L’absence de miroir évite les inconvénients cités dans la colonne précédente (bruit et vibrations). |
Tirage mécanique et compatibilité des objectifs | Le tirage important limite grandement la compatibilité des objectifs (une optique prévue pour un tirage moins important ne fonctionnera pas). | Le faible tirage permet d’envisager de monter des objectifs de reflex sur des boîtiers hybrides (avec une bague d’adaptation). |
Autonomie de la batterie | Le système de visée optique ne consomme quasiment rien (l’autonomie des reflex est plutôt bonne). | Un viseur électronique est énergivore. Pour une même capacité de batterie, l’autonomie d’un appareil à visée électronique sera donc plus faible que celle d’un appareil reflex. |
Risque de chauffe du capteur | En visée reflex, le capteur n’est pas sollicité, donc pas de chauffe. | Avec la visée électronique, le capteur est en permanence sollicité. En théorie, le risque de chauffe existe donc. |
Protection du capteur | Protégé par le miroir et l’obturateur. | Non, accès direct. |
Vidéo par le viseur | Non, il faut nécessairement passer par le mode Live View (écran-arrière). | Oui, il est possible de filmer avec l’œil dans le viseur. |
Viseur électronique Vs optique : le gagnant
Pas trop du suspens pour cette dernière partie 🙂 . Il suffit de regarder le tableau pour constater que le nombre de points positifs (en vert) sont bien plus nombreux côté viseur électronique que côté viseur optique. Pour moi, aujourd’hui, le jeune viseur électronique a déjà gagné la bataille contre le vieillissant viseur optique.
Je sais que certains ne jurent encore que par le « naturel » offert par la visée optique et ne supportent pas le côté « artificiel » de l’image du viseur électronique… je peux comprendre que cela pèse lourd dans le choix d’un système de visée, mais cet inconvénient ne peut à lui seul éclipser les nombreuses et nouvelles possibilités offertes par le viseur électronique.
Bref, personnellement, cela fait quelques années que je suis persuadé que le viseur électronique représente le viseur de l’avenir, celui qui va sans doute peu à peu remplacer les viseurs optiques. Selon moi ses principaux défauts de jeunesse ont été, au moins en partie, corrigés (même si des progrès restent encore à faire dans certains domaines) et aujourd’hui ses avantages l’emportent sur ses inconvénients…
Preuve s’il en était besoin que les fabricants travaillent sans cesse pour améliorer une technologie qui montre déjà de nombreux atouts !
Et vous ?Plutôt viseur optique ou viseur électronique ? Avez-vous déjà utilisé un appareil photo récent à visée électronique ? Avez-vous apprécié l’expérience ou non ? Seriez-vous prêt à changer votre reflex par un hybride à visée électronique ?
Ce qui manque surtout dans votre analyse, c’est pas la latence le problème, c’est la fréquence des images visualisées qui est très faible et revient à chercher un sujet dans un groupe et regardant des filés (l’image est floue avec du rolling shutter dès qu’on bouge le boitier pour chercher un sujet rapidement dans un groupe)
On est à un fps 60 i/s (hors rafales) que même les joueurs vidéos ne supportent plus. Même un fps de 120 i/s ça reste flou pendant les mouvements de boitiers vu qu’en l’absence de global shutter la lecture des capteurs FF doit être plus ou moins à 60hz (source du rolling shutter et de l’effet bip bip et son coyote sur beaucoup de photos d’action de sports motorisés) ..
Pour finir si on veut rester compatible avec des tris pas trop insupportables en rentrant de reportages on limite ses rafales à du 8 à 10 i/s pas à 60 i/s (type video) => donc pendant les rafales la visualisation est hyper saccadées (fps à 8/10 images) et cela reste totalement incompatibles avec un suivi précis des sujets en mouvements un peu erratiques (et je parle pas des filés au 1/30 légèrement vomitifs en EVF du fait du faible nombre d’images par seconde visible (le blackout des série 1D par exemple étant hyper réduit).
On peut tout faire avec un OVF, la réciproque n’étant pas vraie en pratique à ce jour.
Oups, bien vu, en effet, gros oubli de ma part ! C’est vrai que, comme pour les photos d’action j’utilise très peu mon hybride (un Olympus OM-D E-M10 mark II) car l’AF n’est pas assez performant sur des sujets en mouvement, j’ai complètement zappé cet aspect important…
Je viens de rajouter 2 nouveaux points sur le sujet (« Mouvement rapide et suivi de sujets » et « Mode rafale »).
Merci pour votre commentaire qui m’a permis de compléter/améliorer l’article 🙂
Bonjour
Très bon article bien documenté, qui m’a permis entre autre de comprendre la différence entre pentaprisme et pentamiroir. Pour ma part j’ai eu l’occasion d’essayer un cet hiver un EVF en magasin (au moment de sa fermeture) car je fais beaucoup de portraits en clair obscure à 1600iso. Pour mon essai, le magasin avait donc éteint ses lumières et seules restait éclairée sa vitrine.
Dans de telles conditions, l’EVF est très pénalisant. Soit je voyais correctement les boitiers exposés en vitrine, mais alors je ne distinguais plus le comptoir d’où je visais… soit je voyais le comptoir dans ma composition, mais alors impossible de discerner les produits en vitrine (en totale surexposition).
Avec le viseur optique je n’ai pas rencontré ce problème. Mieux, après quelques minutes d’accommodation, je pouvais parfaitement distinguer les emballages des boitiers déballés sur le comptoir et tout aussi bien les produits en vitrine.
Donc à mon avis, il y a encore un besoin d’améliorer ces viseurs électroniques.
Pour ce qui est de leur avenir, l’avenir le dira ! En effet je ferai un parallèle avec l’audio et les CD. J’avais vite succombé aux conclusions des tests : diamant vs optique et convaincu mes amis des nombreux avantages de ce nouveau support. Pourtant, 26 ans plus tard, je suis revenus aux vinyles car je me suis fatigué à suivre les évolutions techniques alors que ce dont j’avais réellement besoin était simplement d’écouter de la musique en toute quiétude. Or aujourd’hui les bacs de vinyles ont remplacé les linéaires de CD.
Je ne souhaite pas revenir à l’argentique (encore que…) mais m’offrir un réflex plus basic (APS-C) et faire de la photo en toute décontraction, en dilettante, juste pour le plaisir de baigner avec naturel dans chaque instant de la composition.
J’imagine que vous connaissez parfaitement ces moments « magiques » puisque les photos que vous faites de la nature les traduisent à merveille.
Merci pour votre retour d’expérience 🙂
Oui tout à fait, dans certaines conditions, la dynamique d’affichage des viseurs électroniques reste un point noir…
Je comprends tout à fait votre point de vue et le partage en très grande partie ! Pour ma part, je suis un peu divisé entre mon goût pour les nouvelles technologies, la prise en compte des aspects techniques de la photo (et, en tant que formateur, j’estime en plus que cet aspect est essentiel) et mon désir de ne pas me prendre la tête, de prendre du plaisir en photographiant (j’évoque d’ailleurs cette problématique dans mon guide gratuit pour progresser en photo 🙂 )… j’essaye donc de concilier les deux, mais ce n’est pas toujours évident 🙂
Super article comme d’habitude, Hervé. Merci
Pour ma part je fais pour l’instant cohabiter les deux.. mais j’avoue que mes Sony sont plus souvent de sortie.
Sur les scènes très rapides, on voit en effet les limites, mais tout dépend de l’appareil. Le A9 par exemple gère parfaitement ça.
la fin d’une rafale peut mener sur une image floue quelques infimes fractions de seconde. Ca peut dérouter au début. Par contre ça n’enlève rien à la qualité des photos prises juste avant.
Pour le reste, l’encombrement limité et le poids réduit des hybrides restent un avantage vraiment agréable.
Je peux désormais emmener les boitiers partout et de façon plus discrète.
Encore merci pour toutes ces explications méthodiques 🙂 ..
Merci Joëlle pour ton retour d’expérience 🙂
Pour moi la seule vraie plus-value du mirrorless est l’absence de bruit. En concert, théâtre, etc. ne pas faire de bruit est indispensable. Le reste n’est que superflu… quoi qu’en prenant de l’age, les « vieux » photographes qui ont la vue qui baisse apprécieront sans doute les aides à la mise au point (le focus sur l’oeil est bien).
Oui tout à fait, sur les APN avec visée et obturateur électronique, le mode silencieux est vraiment silencieux ! Un vrai plus pour certains types de photos 🙂
Bravo Hervé pour cet article très complet.
J’utilise depuis 3 ans des hybrides Fuji (x100s qui allie visée optique et électronique au choix) et également un xt2 à visée électronique uniquement.
J’avoue ne pas regretter la visée et surtout l’équipement (embonpoint) reflex. De la photo de rue au voyage ou au sport (surf et quelquefois sport mécanique) pas de mauvaise surprise au contraire. Mes exigences ne sont certainement pas les mêmes que celles d’un pro habitué a du matériel très haut de gamme, mais pour une utilisation “expert“ je suis très satisfait d’autant que l’évolution technologique suit son cours (merci Fuji pour les mises à jour firmware gratuites!) et gomme progressivement les défauts de la visée électronique.
Merci Vincent pour ces précisions intéressantes 🙂
Merci Hervé pour ton analyse très fouillée, comme d’habitude. Elle m’a permis d’en savoir plus sur cette visée électronique que je n’ai pas encore utilisée. Ton tableau est très intéressant car synthétique.
Je pense que cette visée électronique possède pas mal d’avantages et que des améliorations continuerons à voir le jour.
Après, c’est à chacun d’y trouver son intérêt en fonction de ses pratiques ou de ses envies.
Les commentaires des lecteurs avec leurs retours d’expérience est aussi très intéressant.
Analyse très intéressante, mais vous avez oublié un point important (ou je ne l’ai peut-être pas trouvé dans votre texte), il s’agit de l’espace de couleur. Les EVF reproduisent-ils le ADOBE RBV ou uniquement le sRVB ? Merci de répondre à ma question.
Non en effet, je n’ai pas abordé spécifiquement ce point. Je l’englobe dans le point « Respect de la scène observée dans le viseur, qualité de perception ».
Merci pour votre question, c’est l’occasion de donner quelques précisions à ce sujet.
Les viseurs électroniques actuels tournent autour de l’espace de couleur sRVB (ils couvrent un peu moins ou un peu plus que cet espace).
L’information n’est pas toujours précisée, mais voici quelques exemples trouvés :
• Viseur Epson de 2,36 Mp L3F04X-80300C (2014) : 92% de l’espace sRVB
• Viseur Epson de 4,4 Mp Ultimicron L3FJ63800C (2015) : 98% de l’espace sRVB
• Viseur Sony de 5,6 Mp ECX339A Microdisplay (2018) : 110% de l’espace sRVB
Cela jouera sur la fidélité et le naturel des couleurs affichées dans le viseur et donc sur le confort de visée.
Personnellement, je pense qu’en terme de confort de visée, le taux de rafraichissement, la luminosité et le contraste sont toutefois plus essentiels que le gamut affichable.
Il faut en effet relativiser… le « petit » espace couleur sRVB permet tout de même d’afficher environ 2,5 millions des couleurs de l’espace de référence L*a*b*, soit l’ensemble des couleurs perceptibles par un œil humain « moyen » (environ 2 millions de couleurs). Certes, l’Adobe RVB est un peu plus grand que le sRVB mais les différences sont finalement assez minimes (surtout dans les couleurs très saturées, dans les verts et un peu dans les rouges).
D’autre part, point très important, pour rappel, les performances du viseur utilisé lors de la prise de vue (tout comme celles de l’écran arrière d’un APN classique) n’auront absolument aucune incidence sur l’espace couleur de l’image finale :
• en JPEG, avant de shooter, vous pourrez choisir entre l’espace sRVB ou l’Adobe RVB (choix possible sur n’importe quel appareil un peu évolué),
• en RAW, le choix se fera plus tard sur logiciel, au moment du développement de votre fichier RAW.
Merci pour cette réponse claire et précise. Je vous demandais cela car j’ai un blog sur la techno et la science (mais avant j’avais un blog sur la photo, que j’ai vendu à un ami), et je veux écrire un article sur les avantages des hybrides, car selon moi c’est l’avenir de la photo, surtout depuis que Nikon a dévoilé ses sans miroir Z6 et Z7. Encore merci !
Oui, on est bien d’accord… d’ailleurs après Nikon, c’est au tour de Canon d’annoncer hier la sortie de son APN hybride plein format (Canon EOS R)… preuve, s’il en était besoin, que les constructeurs historiques ont compris (il était temps diront certains) que le vent est en train de tourner à l’avantage des viseurs électroniques…
merci Hervé pour cet article tres complet
En fait je cherche à comprendre pourquoi ce qui est vu par le viseur ou l’écran arrière de l’appareil photo n’est pas la même image qu’en aperçu après la prise de vue
Je me suis fait avoir+++ croyant l’image bien exposée d’après ce que je voyais et n’ai pas vu les clignotants!!!! et comme je n’ai rien contrôlé sur le terrain mes photos étaient sous exposées!!
je ne suis peut etre pas claire ?
Ce qui est vu par le viseur c’est ce que voit l’oeil mais pas le capteur en sorte
merci pour tes explications tjs au top
Michele
Bonjour Michele, oui, avec un appareil photo reflex (le Canon 60D dans ton cas), lorsque tu regardes dans le viseur, c’est en effet la scène telle que tu la vois qui est transmise par un jeu de miroirs jusqu’à ton œil. S’il fait sombre, l’image sera également sombre et c’est ton œil qui s’adaptera, comme il s’adapte à la pénombre dans une pièce peu éclairée.
En revanche, peu importe les réglages d’exposition que tu feras, tu ne verras pas les conséquences visuels de ces réglages avant de prendre la photo.
Mais heureusement, même sur un viseur reflex, tu as quand même l’indicateur de niveau d’exposition (dans le langage courant et sur les forums, on parle souvent de bargraph ; c’est l’échelle horizontale qui sur ton appareil va de -3 à +3 IL). Cette jauge va te dire si ta photo seras sous (curseur à gauche) ou surexposée (curseur à droite), par rapport à la mesure d’exposition faite par la cellule de ton appareil.
En revanche, toujours sur ton reflex Canon, si tu es en visée par l’écran arrière (live view), il est possible d’avoir ce que Canon appelle la simulation d’exposition qui montrera en direct une image proche de ta photo finale (comme l’affichage par défaut d’un viseur électronique). Si l’option est active tu auras l’information « ExpSIM » d’affichée en bas à droite de l’écran.
Dans ton menu, c’est dans le 4eme onglet de prise de vue (le logo représentant un appareil photo) : la ligne « Simulation d’expo. » doit être sur « Activée » (cela devrait être le cas par défaut).
Bonjour Hervé
Encore un exposé super-documenté avec, cerise sur le gâteau, un tableau de synthèse édifiant : la couleur verte est dominante colonne « visée électronique ».
Pour ma part, j’ai connu l’argentique (avec développement au labo) et la vulgarisation des reflex….et j’ai tourné la page en me convertissant à l’hybride sans regret.
La visée électronique est l’un de leurs avantages et pas des moindres qui a fait pencher la balance.
On est dans un tournant technique que NIKON et CANON se sont décidés (enfin !) à négocier : c’est un signe !
Merci pour toutes ces informations.
Cordialement
Jean-Pierre.
Merci Jean-Pierre pour votre retour d’expérience !
Oui, on et bien d’accord, la sortie tant attendue d’hybrides plein format chez Nikon et Canon, est un signe fort de la tendance du marché
Bonjour
Puis-je vous demander si vous connaissez le taux de rafraîchissement du viseur oled du nikon z6 ? Est-il de 60 images seconde ou plus ? Est-ce pénalisant à l’usage ?
Également, quelle est la durée de l’interruption entre deux photos avec le Z6 ? L’écran noir est-il pénalisant ?
Merci pour ce super article !
Le viseur électronique des Nikon Z6 et Z7 a un taux de rafraichissement de 60 i/s. Lors d’un suivi rapide d’un sujet (changement de cadre par balayage) vous aurez quelques saccades d’affichage (contrairement à un viseur avec un taux de l’ordre de 100 ou 120 i/s).
Pour le blackout, je n’ai pas de données et j’avoue que de toute façon, même si j’en avais, cela ne m’avancerait pas trop, car je manque de points de comparaison. Même les constructeurs de reflex qui eux aussi affichent un écran noir (en raison du mouvement du miroir) entre deux photos ne donnent pas ce type d’information.
Toutefois, j’ai pu trouver un retour de test intéressant du Nikon Z6 qui indique :
« le blackout entre les images d’une rafale est plus prononcé que sur un reflex pro, rendant plus compliqué le suivi du sujet sur les scènes rapides ».
Mais si l’on s’interroge sur la qualité de suivi au niveau du viseur, à mon avis, il faut aussi s’interroger sur les capacités de suivi de l’autofocus (voire la partie de ce même article intitulée : « Un autofocus qui reste derrière celui des meilleurs reflex »).
Attention aussi, ici la comparaison est faite par rapport à des reflex pro… ces imperfections ne seront certainement pas pénalisantes dans le très grande majorités des pratiques… elle pourront toutefois être plus gênantes si vous êtes un passionné de photo animalière ou sportive…
En fait, comme chacun à des critères d’exigence qui ne sont pas nécessairement du même niveau, je pense que le mieux serait encore de pouvoir tester par vous-même dans un salon photo, dans un magasin ou bien même, pourquoi pas, de louer l’appareil avant un éventuel achat !
Bonjour,
Cet article est très bien détaillé. Il est également intéressant.
Je vous remercie de l’avoir partagé avec nous.
En effet, il facilite le choix de l’appareil surtout aux amateurs.
Cordialement,
Omar Belwaer
Bonjour Hervé,
Article très complet.
Qu en est il des viseurs externes.
Par ex chez olympus. Quel est l avantage d un grossissement 1,48x c est le double de la normale ou je me trompe…
Les viseurs électroniques externes, comme l’Olympus VF-4, sont avant tout fait pour être ajoutés à des appareils sans viseur (il faut bien entendu vérifier avant que l’appareil est bien dans la liste des appareils compatibles avec le modèle de viseur). Ensuite les caractéristiques sont totalement comparables à celles d’un viseur classique.
Concernant le grossissement de 1,48 x : attention, il faut traduire ce chiffre en équivalent 24x36mm soit dans le cas présent un grossissement de 0,74 x
Je vous invite à lire l’article Évaluer le confort de visée à partir des caractéristiques d’un viseur pour en apprendre plus à ce sujet, en particulier la partie intitulée « Le grossissement du viseur ».
Merci Hervé.
J ai bien relu l article correctement.
Je pensais que les constructeurs ou le constructeur donnait l équivalent plein format au 50mm mais je me rend compte qu il faut que je lise plus attentivement, c était très clair en effet.
Porteur de lunette je ne suis pas sûr qu il soit adapté totalement à ce que je recherche selon la lecture de tests… Je voulais acquérir un hybride d occasion avec le viseur en option. Mais est ce une bonne idée finalement au vue des dimensions du viseur externe, je ne suis plus très certain. Cependant pour un petit budget je m y retrouvais avec un hybride compact stabilisé.
Je n ai pas lu encore d article sur l avantage reel de la stabilisation. D autant que certains objectifs sont stabilisés et doit on rechercher un intérêt à une double stabilisation. Mais c est un autre sujet…